L'immobilier marocain a été immunisé par la force de sa demande face à la crise qui a ébranlé le secteur dans le monde depuis 2007, a affirmé, vendredi à Marseille, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace, M. Ahmed-Taoufiq Hejira. S'exprimant lors d'une conférence inaugurale du salon SMAP Expo, sur le thème "Evolution de l'immobilier marocain entre situation actuelle et perspectives d'avenir", le ministre a précisé que "la faiblesse et les dysfonctionnements du secteur de l'immobilier marocain ont été la source même de son immunité". Il a fait état d'un déficit cumulé de "1 million de ménages très mal logés", auxquels s'ajoutent quelque 123.000 nouvelles demandes d'accès au logement chaque année, dont près de 60 pc concerne l'habitat social, auquel un intérêt particulier a été accordé, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI. "Cette double logique de résorption du déficit et de satisfaction des nouvelles demandes" a donné lieu à une forte mobilisation des pouvoirs publics pour répondre aux besoins exprimés, a-t-il relevé. D'après M. Hejira, si l'immobilier marocain a été épargné par la crise, c'est parce qu'il est, d'un côté, en situation confortable, vu la forte demande, et de l'autre, "totalement déconnecté du système boursier mondial". Pour autant, a nuancé le ministre, cela ne veut pas dire que le secteur n'a pas été du tout affecté par la récession. Il a été touché par les secousses de cette crise qui ont été purement d'ordre psychologique. Il en a pour preuve de cette bonne santé du secteur, les indicateurs qui continuent dans le vert, en particulier la croissance de la consommation de ciment, l'augmentation des promotions immobilières émanant d'un secteur privé très dynamique et la diversité des offres bancaires. +Faible présence des promoteurs français+ Le ministre a, par ailleurs, fait état de plusieurs entreprises espagnoles, anglaises et italiennes qui investissent en partenariat avec leurs homologues marocaines dans le secteur immobilier du Royaume, regrettant l'absence "incompréhensible" des promoteurs français. Si les entreprises immobilières françaises, connues pour leur haut niveau de technologie, sont très dynamiques dans les salons internationaux, on ne voit pas une présence conséquente au Maroc, a-t-il déploré. Il a, à cette occasion, lancé un appel aux opérateurs français à venir investir au Maroc et à développer des partenariats privé-privé en matière des nouvelles technologies de construction, des matériaux et de l'ingénierie, leur promettant un potentiel énorme. Le ministre a, en outre, assuré les opérateurs français du soutien des pouvoirs publics marocains, déterminés à faciliter les démarches pour les investisseurs. Cette conférence, qui a été animée également par Mme Merzak Kaoutar, directrice des Marocains du Monde à la Banque Centrale populaire, M. Abdellah Stouky, journaliste, et Amine Mernissi, du SMAP, a donné lieu à un échange avec l'assistance, formée en grande partie de Marocains résidant dans la région du Sud-est de la France. Ce débat a été l'occasion pour les intervenants de mettre en exergue la dynamique enclenchée au Maroc dans plusieurs domaines et d'engager les membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger à investir davantage dans le secteur immobilier au Maroc. Cette rencontre est la première d'une série de conférences organisées dans le cadre du SMAP Expo, le salon des Marocains de l'étranger qui a ouvert ses portes vendredi à Marseille. Cet événement, déclinaison d'un concept qui a fait ses preuves depuis 1997 à Paris, puis à Barcelone, propose aux visiteurs de retrouver, trois jours durant et dans les conditions idéales et festives, les qualités vitales d'un Maroc en pleine expansion: Art de vivre, immobilier, créations artisanale, musicale et culturelle, le tout sous le signe de la gratuité totale.