L'instance en charge des auditoires du dialogue national ''Médias et société'' a tenu, cette semaine, des séances de dialogue avec la direction générale de la société Sapress et le Centre d'études en droits humains et démocratie (CEDHD). Ces séances ont été consacrées à la présentation d'expertises spécifiques destinées à éclairer et à préciser certains aspects déterminants pour un diagnostic aussi pertinent sur le présent que prospectif quant à l'avenir du champ médiatique national. A cette occasion, le Président directeur-général de Sapress, M. Mohamed Berrada, a passé en revue, mercredi devant les membres de l'instance, la situation de la distribution de la presse, en soulignant que le niveau et la qualité de la presse et les indices de lecture sont parmi les critères pris en compte quant à l'évaluation et la valorisation du développement des peuples. Dans son argumentaire, M. Berrada a éclairé l'instance sur diverses problématiques, depuis le réseau national de distribution et la demande nationale du lectorat jusqu'aux aspects intellectuels et commerciaux des secteurs clés, comme ceux du papier, du transport et des coûts. Compte tenu du faible indice de lecture que connaît le Maroc (13 lecteurs de presse sur 1.000 habitants), le Pdg de Sapress a soutenu fortement la nécessité pour l'Etat "d'imaginer des formes de soutien à la distribution et à la lecture de la presse". Soucieuse de clarifier le référentiel universel et les normes du droit international que toute réforme des encadrements conceptuels et législatifs du champ médiatique national devrait prendre en considération, l'instance a suivi, jeudi, les exposés du président du CEDHD M. El Habib Belkouch et du journaliste-chercheur, membre du CEDHD, M. Driss Belmahi. Les deux intervenants ont estimé, devant l'instance, que l'approche de toute problématique dans ce champ doit nécessairement se soucier d'une adaptation normative et conceptuelle des législations nationales par rapport aux normes et principes universellement admis et d'aborder par la réflexion critique, moderne et anticipatrice. Il est question, à ce propos, de l'arsenal juridique qui encadre la liberté de presse et son exercice par les médias et leurs professionnels, les rapports entre la presse et la justice, la dimension de l'éthique et des pratiques déontologiques, le droit d'accès à l'information, l'exercice de la liberté d'expression au moyen des nouvelles technologies et l'audiovisuel de service public. L'éclairage apporté par le CEDHD, par référence aussi à nombre de ses études publiées sur les libertés publiques, les droits de l'Homme et les pratiques démocratiques, a permis, de l'avis des membres de l'instance, de faire des liaisons structurantes pour le dialogue, entre la dimension des concepts et des principes et celle de la pratique sur le terrain pour la protection et la défense des libertés et des droits de l'Homme. Cette dimension a été largement exposée devant l'instance par les organisations humanitaires au cours de la première semaine des auditions. L'instance poursuivra la semaine prochaine ses séances de dialogue avec les organisations de défense des droits humains, après avoir procédé jusque là à l'écoute de six instances professionnelles et organismes des droits de l'Homme.