Le renforcement de la coopération régionale et interrégionale demeure un élément vital et fondamental dans le cadre de la lutte anti-drogue, a souligné l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des organisations internationales à Vienne, M. Omar Zniber. "Le renforcement de cette coopération doit s'opérer par le biais d'un effort multilatéral à travers lequel la communauté internationale s'investirait dans une approche résolue pour contrer les menaces qui pèsent sur la région et enrayer ce phénomène", a affirmé M. Zniber dans son intervention devant la 53ème session de la Commission des stupéfiants qui s'est réunie récemment à Vienne sous le thème "coopération régionale et interrégionale". Conscient de l'importance de la coopération, a-t-il dit, le Maroc estime que celle-ci pourrait se concrétiser sous de multiples formes notamment le renforcement des mécanismes de coopération et de partenariats opérationnels visant l'échange régional et interrégional de renseignements sur le contrôle des stupéfiants, la consolidation des canaux de communication et de dialogue entre les pays et la coopération en matière judiciaire, douanière et financière pour lutter contre le problème de la drogue et réprimer efficacement les activités criminelles transnationales liées à ce phénomène. Evoquant les initiatives prises par le Maroc en matière de lutte anti-drogue, M. Zniber a cité le renforcement de la coopération bilatérale avec de nombreux pays partenaires, la désignation des officiers de liaison afin de faciliter l'écoulement d'informations et de renseignements en temps opportun et le développement de la coopération dans le domaine de l'entraide judiciaire grâce aux commissions rogatoires. Les actions entreprises portent également sur le renforcement de la coordination par le biais des pratiques des livraisons surveillées, a-t-il dit, précisant que les services de sécurité marocains ont réussi, ces dernières années, une vingtaine d'opérations en coordination avec leurs homologues au niveau des pays partenaires tels que la France et l'Espagne. Il a également évoqué l'adhésion du Maroc au centre de coordination de lutte anti-drogue dans le bassin occidental de la Méditerranée (CECLAD-M), la désignation d'un officier de liaison au niveau de ce centre et l'adhésion du Maroc en tant qu'observateur au sein du Maritime Analysis and Operations Centre-Narcotics (MAOC). M. Zniber a, par ailleurs, réaffirmé l'engagement indéfectible du Maroc envers les buts et principes énoncés dans la Déclaration politique ainsi que dans son plan d'action sur la coopération internationale en vue de la mise en place d'une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue, adoptés lors du segment ministériel de la 52ème session de la Commission des stupéfiants en 2009. Il a souligné que ces deux instruments représentent un référentiel international par excellence en vue d'un engagement concerté pour lutter collectivement contre les problèmes de production, de trafic et d'abus de drogue dans le monde, et ce, dans le cadre du principe de la responsabilité partagée. Le diplomate marocain a estimé que le concept de responsabilité partagée doit dépasser son état statique en tant que principe ayant des soubassements politiques et stratégiques pour se traduire en actions concrètes visant une coopération constructive et réaliste. "Que ce soit aux plans régional, interrégional ou international, ce principe de la responsabilité partagée doit constituer le pivot de notre action commune dans la gestion de cette problématique qui dépasse non seulement les frontières de chaque pays mais aussi leurs capacités à gérer et à suivre son évolution", a-t-il plaidé. La délégation marocaine ayant pris part à cette rencontre a, d'autre part, invité l'office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à continuer à promouvoir la coopération régionale et interrégionale et à aider les pays en développement à renforcer leurs capacités à travers une assistance technique afin de hisser cette coopération à un niveau supérieur. La délégation a également appelé l'ONUDC à définir une stratégie et une approche communes afin d'instaurer une véritable coopération internationale en matière de lutte anti-drogue.