Plusieurs chercheurs en cultures amazighe ont animé, samedi à Kénitra, une rencontre sur le thème "la langue maternelle entre les défis réels et les enjeux du futur", organisée dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle par la section de Kénitra de l'Association Marocaine de Recherche et d'Echange Culturel. La langue maternelle est une expression de l'identité nationale, a indiqué le Dr. Abdessalam Khalfi, chercheur à l'Institut Royal de la Culture Amazigh. Plusieurs recherches faites au niveau international, notamment par l'UNESCO, a-t-il dit, ont montré que la maitrise de la langue maternelle facilite l'apprentissage des autres langues et l'acquisition du savoir. L'enseignement de la langue maternelle, a-t-il insisté, favorise l'apprentissage de l'écriture et de la lecture. Par contre, a-t-il expliqué, l'apprentissage en une autre langue que l'enfant ne connaît pas, devient difficile et peut mener à l'échec et à la déperdition scolaire. Les recherches, a-t-il ajoute, ont prouvé que les enfants qui maitrisent leur langue maternelle sont plus créatifs. De son côté, le chercheur en culture amazighe, M. Abdellah Bouzendac, citant un rapport de l'UNESCO, a indique que 97 pc des langues maternelles dans le monde sont menacées de disparition à la fin du siècle et la mort d'une langue est une perte pour toute l'humanité. Une langue existe, a-t-il expliqué, quand deux personnes la parlent. Il a fait la distinction entre l'enseignement d'une langue et l'enseignement dans cette langue. M. Abdellah Bouzendac a souligné l'importance de l'enseignement en amazighe pour sa préservation et mis en exergue la relation qui existe entre la préservation des langues maternelles et la conservation du patrimoine écologique. Le chercheur universitaire Mohamed Iouine a parlé des perspectives de l'enseignement l'amazighe à l'école et cité notamment le discours royal d'Ajdir, où SM le Roi Mohammed VI avait annoncé la création de l'Institut Royal de la Culture Amazighe chargé notamment de promouvoir et de renforcer la place de la culture amazighe dans l'espace éducatif, socioculturel et médiatique national. Il a souligné la nécessité, pour promouvoir l'amazigh, de généraliser la formation des enseignants de l'amazighe. M. Ibrahim Akhyat, secrétaire général de l'Association Marocaine de Recherche et d'Echange Culturel, a expliqué que la langue maternelle est la langue de la mère (la personne) et de la terre sur laquelle elle vit. La langue, a-t-il dit, n'est pas seulement un moyen de communication, elle porte la pensée de l'homme. La langue maternelle est une expression de l'identité nationale et un moyen essentiel pour le développement humain alors que les langues étrangères contribuent au développement de la connaissance, a-t-il fait savoir.