La société civile marocaine peut constituer "un pont" avec les autres pays de l'espace euro-méditerranéen, pour ainsi compléter et renforcer le travail fait au niveau gouvernemental et diplomatique, a souligné M. Driss Khrouz, secrétaire général du Groupement d'études et de recherches sur la Méditerranée (GERM), chef de file du Réseau marocain de la Fondation Anna Lindh. ES: Taoufiq Ennassiri Les associations, les universités et les syndicats peuvent aussi être des relais pour que les autres pays méditerranéens connaissent, à travers des projets de coopération concrets, le Maroc, sa culture et les dynamiques qui y sont enclenchés à plusieurs niveaux, a-t-il dit dans un entretien à la MAP, à l'occasion du Forum Anna Lindh 2010, qui se tient du 4 au 7 mars dans la capitale catalane. "Nous avons aujourd'hui au Maroc une élite sur le terrain associatif" dans les différents domaines d'action, a souligné M. Khrouz, ajoutant que les acteurs associatifs marocains, qui sont "très présents et très crédibles" au plan euro-méditerranéen, œuvrent depuis une quinzaine d'années pour se doter des instruments nécessaires leur permettant d'intégrer des réseaux importants de coopération. M. Khrouz, qui est directeur général de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, a relevé que l'importante participation de représentants de la société civile marocaine au Forum Anna Lindh 2010 s'inscrit justement dans le cadre de cette dynamique dans laquelle le Maroc s'est engagée depuis plusieurs années. Le réseau marocain de la Fondation Anna Lindh est "parmi les plus dynamiques et les plus crédibles", a-t-il dit, notant que ce Forum d'envergure, qui connaît la participation de près d'un millier de représentants d'ONG de l'espace euro-méditerranéen, a permis à la société civile marocaine d'établir plusieurs contacts et en même temps de se mettre en valeur par sa participation active aux différents ateliers programmés. M. Khrouz a estimé, par ailleurs, que le dialogue interculturel requiert la connaissance des religions, des civilisations et des modes de vie de l'autre. "Le dialogue entre les cultures n'est pas simplement une question de volonté et de bonne foi, c'est un travail à long terme de pédagogie professionnelle", a-t-il dit, mettant l'accent, à ce propos, sur l'importance de la formation notamment des jeunes, des éducateurs et des médias pour que "tout le monde s'inscrive dans cette démarche de rapprochement". Initié en partenariat avec l'IEMed, le Forum Anna Lindh 2010 connaît la participation d'éminents spécialistes dans les domaines politique, culturel et économique de l'espace de l'Union pour la Méditerranée. Il s'agit du rassemblement le plus important des acteurs de la société civile des pays de l'UPM jamais organisé jusqu'à présent et qui a pour objet la promotion des actions interculturelles à travers la région méditerranéenne et le débat au sujet des actions à même de favoriser le dialogue, la compréhension mutuelle et la paix. Les participants à cette rencontre se penchent sur l'examen des moyens de développer la coopération régionale et les d'outil pour influencer la mise en place de politiques consacrées au dialogue interculturel. Le programme du forum s'articule autour de deux thèmes clés : "L'Agora" et "La Médina". Le premier traite des réalisations et des défis rencontrés au niveau de la coopération sociale et culturelle dans le cadre régional, alors que le second rassemble des membres des Réseaux Anna Lindh ainsi que des partenaires régionaux afin de partager des idées et de mettre en place de nouveaux partenariats et initiatives. Le Forum, qui bénéficie du soutien notamment de la Commission européenne, de la Région autonome de Catalogne et de la collaboration du ministère espagnol des Affaires étrangères, permettra la mise en place d'une plateforme permanente thématique, qui aidera la Fondation Anna Lindh et ses Réseaux Nationaux dans le choix des orientations pour leurs futures activités.