L'indépendance et la moralisation de la justice sont deux impératifs essentiels pour mener à bien la réforme de ce secteur, conformément aux hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, a affirmé vendredi à Tétouan le ministre de la justice, M. Mohamed Naciri. Lors d'une réunion de travail avec les responsables de la circonscription judicaire de la Cour d'appel de Tétouan, le ministre a rappelé le discours royal du 20 Août 2009, qui constitue, selon lui, la feuille de route que l'ensemble du corps de la magistrature se doit de mettre en oeuvre pour réussir ce pari. Tout en insistant qu'il ne peut y avoir une justice équitable sans l'indépendance et la moralisation de la justice, M. Naciri a exprimé sa détermination à oeuvrer dans ce sens. Relevant les problèmes auxquels sont confrontés les magistrats dans l'exécution de leur tâche dans cette région proche de l'Europe et les affaires liées au trafic de drogue et à l'immigration clandestine, le ministre a appelé ces derniers à déployer davantage d'efforts pour surmonter tous ces problèmes, insistant en particulier sur la nécessité d'une coordination avec les autres départements et les autorités locales en particulier pour mener à bien ce chantier. A cet égard, le ministre a tenu à souligner que le droit des citoyens à une justice rapide mais sans précipitation et à une attention particulière dès qu'il franchit le seuil du tribunal, figurent également au cÂœur de cette réforme. Selon le ministre, le juge se doit de refléter l'image du pays où le citoyen se sent protégé et se doit également d'éviter toute tentation ou tout contact avec des milieux ou individus qui cherchent à nuire à sa réputation. M. Naciri a, par ailleurs, abordé la situation des greffiers, "véritables chevilles ouvrières" du système judiciaire, promettant que son département veille spécialement à améliorer leur conditions de travail et leur situation matérielle, conformément aux instructions royales. "Vous avez été le mécanisme et le moyen de mettre en Âœuvre le plan d'action et la feuille de route royale", a déclaré le ministre avant de conclure "grâce à vous, on parviendra aux objectifs escomptés". Ont pris part à cette réunion, outre le secrétaire général du ministère de la justice, les directeurs centraux, le 1er président de la cour d'appel de Tétouan, Mostapha el Jayi, le procureur général, Ahmed Masmouki et d'autres magistrats. Auparavant, le 1er président de la cour d'appel a donné un bref aperçu de cette circonscription qui comprend les tribunaux de 1ère instance de Tétouan et de Chefchaouen. L'occasion pour ce magistrat de faire part du manque de juges par rapport au nombre d'affaires qui ont atteint 83.492 dont 11.454 au niveau de la cour d'appel qui ne compte que 15 conseillers, 53.417 au niveau du tribunal de 1ère instance de Tétouan où le nombre des juges ne dépasse guère 21 et enfin 18.621 affaires enregistrées au niveau du tribunal de 1ère instance de Chefchaouen où là encore, le nombre de juges s'élève à 16 seulement. Même son de cloche chez le procureur général Ahmed Masmouki qui n'a pas manqué, lui aussi, de relever le manque de cadres et les difficultés et obstacles inhérents à cette région, en particulier en raison des affaires liées au trafic de drogue et l'immigration clandestine ce qui, selon lui, illustre la nature des problèmes auxquels doit faire face le parquet.