Une superficie estimée à 40.300 ha destinée initialement aux céréales sera plantée en oliviers, durant la période 2010-2019 au niveau de la province de Nador, dans le cadre du plan "Maroc vert", apprend-on auprès de la direction provinciale de l'agriculture. Les premières actions de reconversion prévues dans le cadre de ce projet qui concerne 21 communes de la province, seront lancées l'année prochaine dans les communes de Tafrsit et Azlaf où des superficies respectives de 2.600 et 2.500 ha sont concernées par ces opérations d'ici 2014, indique la même source. D'un investissement totalisant plus de 40 millions de dirhams chacune, ces deux actions seront menées par les coopératives d'agriculteurs qui seront créées à cet effet. Le projet porte, entre autres, sur la création d'associations et coopératives, l'installation des unités de trituration des olives et l'encadrement et la formation des agriculteurs par des conseillers privés, a fait savoir la DPA, ajoutant que le Plan Maroc vert de Nador prévoit également la réalisation d'une unité de traitement du lait au niveau de la commune de Driouch. Le projet de l'unité de traitement du lait, actuellement en cours d'étude, sera réalisée par l'association Al Firdaouss, indique-t-on. La déclinaison provinciale du plan "Maroc vert" prévoit, par ailleurs, la reconversion de 6.000 ha de céréales en amandier. Ce projet concerne les communes d'Ait Mait, Kebdani, Amajou, Ouardana, Tsaft, Ijarmaouass et Farkhana. Le climat dans la zone d'action de la DPA-Nador est caractérisé par l'irrégularité des précipitations dans le temps et l'espace (la moyenne des pluies ne dépasse pas les 260 mm par an). Ceci dit, les ressources hydriques disponibles sont limitées et obtenues essentiellement par des oueds et des eaux souterraines. Outre les contraintes naturelles, le secteur de l'agriculture dans la zone DPA-Nador est particulièrement touché par le phénomène de l'émigration en ce sens qu'elle contribue à aggraver le déficit en matière de main d'oeuvre. Le développement de l'agriculture dans la zone est tributaire d'une valorisation du patrimoine agricole existant à travers notamment la lutte contre l'érosion grâce aux plantations fruitières, la valorisation des terres marginales par le développement des parcours et de l'arboriculture et l'appui aux organisations professionnelles, d'où l'importance du plan "Maroc vert". Quelque 77 projets touchant différentes filières de production végétale et animale et des actions transversales seront réalisés pour un investissement global dépassant neuf milliards de dirhams d'ici 2020 dans la région de l'Oriental. Pas moins de 50.000 agriculteurs sont concernés par ce plan régional. Pour la région de l'Oriental, le Plan ambitionne d'augmenter la valeur de la production agricole. Ainsi, la valeur de la production végétale devra passer de 1.57 MMDH actuellement à 2,19 MMDH en 2013 et 3,95 MMDH à l'horizon 2020, alors que celle de la production animale va progresser de 935 MDH à 1,08 MMDH en 2013 et 1,36 MMDH en 2020. Sur les 77 projets programmés, 44 projets relèvent du premier pilier (56 pc) dont 32 intéressent la production végétale et neuf projets pour la production animale et trois à caractère transversal. Concernant le pilier II, les projets retenus sont répartis entre la production végétale (17 projets), la production animale (2) et 14 interventions transversales. Ces projets ont pour but aussi de créer de nouveaux emplois directs durant la réalisation ou l'exploitation et de valoriser les produits agricoles par la transformation, l'industrialisation et la commercialisation. Le Plan Maroc vert, qui tient compte des potentialités et des spécificités de chaque région, a pour objectif également d'insuffler une nouvelle dynamique à l'organisation, à la formation professionnelle et au regroupement des petits producteurs au sein de coopératives. La nouvelle stratégie agricole est axée sur une approche globale destinée à tous les acteurs selon leurs objectifs, sur la base de deux piliers. Le premier pilier porte sur le développement d'une agriculture moderne répondant aux règles du marché en s'appuyant sur les investissements privés, alors que le second concerne le développement d'une approche pour la lutte contre la pauvreté, à travers l'amélioration des revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones enclavées.