La Ligue des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara a écrit au Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-Moon, pour attirer son attention sur "les violences commises à l'égard des sahraouis ayant observé un sit-in devant le secrétariat général du Polisario, près de Tindouf, sur le territoire algérien". Dans cette lettre, dont copie est parvenue jeudi à la MAP, la Ligue indique avoir été contactée par les familles de ces manifestants qui ont fait part de "leur indignation du comportement du front Polisario qui a mis en péril des vies humaines", et affirmé que les protestataires "ont fait l'objet des pires formes de tortures et d'insultes en guise de vengeance". Ces personnes ont été intimidées parce qu'elles avaient tout simplement réclamé de façon pacifique leur refus des plans du Polisario, ajoute l'ONG qui souligne rejeter "en bloc" de tels actes, et exprime "son indignation face à ce comportement qui se répète malheureusement au quotidien, alors que les bourreaux du Polisario essayent de se présenter à l'opinion publique mondiale comme un mouvement qui s'arme des principes et valeurs de l'honnêteté, de l'équité, et des droits de l'Homme". Faisant part de sa "plus grande préoccupation à l'égard de ces faits qui s'inscrivent dans un contexte de violations systématiques", la Ligue impute la responsabilité à l'Algérie, pays d'accueil de cette population, et qui est obligé par les dispositions du droit international à en assurer la protection. Pour la Ligue, "ces évènements s'ajoutent à une très longue liste d'actes de harcèlement et de violence à l'encontre des opposants du Polisario, qui ont osé dénoncer la mainmise algérienne, et refusent l'absence de la liberté d'expression dans les camps de Tindouf, ainsi que l'interdiction infligée à cette population de montrer la moindre sympathie au projet d'autonomie proposé par le Maroc pour régler le conflit du Sahara". Ces violences commises à l'égard de la tribu de Rguibat-Laayaicha interviennent peu après l'arrestation de 3 sahraouis opposants pacifiques du Polisario dans les camps de Tindouf, qui ont été déférés devant un tribunal militaire, rappelle l'ONG, qui a appelé à l'ouverture d'une enquête sur ces cas et l'envoi d'un émissaire sur place pour soutenir la population de ces camps.