Le secteur de la chasse au Maroc représente la clé de voûte du monde rural en raison notamment de son intégration réelle au plan de développement du pays visant à améliorer les conditions de vie des populations concernées. Par Lahcen Fahssi Ainsi, la chasse est non seulement une pratique de gestion rationnelle des populations de gibier, mais également un outil de développement local dans la mesure où plusieurs secteurs parallèles tirent profit de cette activité. Il permet entre autres, la création d'emploi en milieu rural (2500 journées de travail permanentes et 2500 journées de travail temporaires) et la commercialisation des produits de terroir. Le secteur de la chasse participe également au développement régional et local et à l'amélioration des recettes de l'Etat à travers notamment le drainage et la fidélisation des touristes cynégètes (création de 10.000 à 15000 journées de chasse/an). Un poids économique du secteur estimé à 975 millions DH/saison de chasse versée par 65.255 chasseurs, a annoncé le Haut Commissariat des Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), mardi dernier à Fès lors de l'ouverture de la saison de la chasse 2011-2012. Cet impact développe un esprit de solidarité et génère en même temps une économie sociale et solidaire qui commence à être perceptible au niveau de la communauté locale. Ce secteur constitue par ailleurs, à travers les initiatives développées et les modes de gestion des ressources cynégétiques établies par le HCEFLCD, le noyau d'une politique de développement durable qui concilie à la fois l'impératif du développement économique local, et la nécessité du respect des équilibres naturels des écosystèmes et de la biodiversité. La chasse a toujours été ancrée dans les traditions profondes des marocains. Elle rassemble actuellement, environ, 65.255 chasseurs nationaux et plus de 2400 touristes cynégétes étrangers de différents pays. Parmi les modes de chasse pratiqués, on trouve la chasse touristique, un créneau porteur en voie d'épanouissement qui constitue un moyen de promotion de l'image de marque du pays à l'étranger. Il permet, selon le HCEFLCD, de générer des recettes et des rentrées non négligeables en devises convertibles, soit l'équivalent de 60 millions de dirhams. Quant à la chasse traditionnelle, elle constitue un patrimoine culturel d'une valeur inestimable au Maroc. C'est le cas notamment de la chasse à l'aide du faucon dans la région d'El Jadida pour chasser le petit gibier et la chasse à courre dans la région du moyen atlas pratiquée pour la régulation des animaux devenus nuisibles et particulièrement le chacal et le renard. La faune cynégétique au Maroc offre aux chasseurs nationaux et étrangers une multitude de choix. Parmi les espèces, il y a la perdrix gambra, le lièvre et le lapin, La caille et la tourterelle, le grand gibier, ainsi que les gazelles et le cerf qui sont soumis à un statut de protection bénéficiant de mesures et d'actions visant leur réhabilitation à travers plusieurs régions du pays. Afin de conserver et de valoriser les ressources cynégétiques, le HCEFLCD, dans le cadre d'une politique d'encouragement, organise la chasse en amodiant des territoires au profit des associations et sociétés de chasse, à charge pour celles-ci d'y réaliser les aménagements susceptibles de contribuer au développement des espèces gibier. Dans ce cadre, les chasseurs, sensibilisés, deviennent des gestionnaires de la faune sauvage en protégeant les habitats et en l'exploitant avec le souci de sa pérennité. Au cours de cette dernière décennie, la superficie amodiée a presque triplé, elle est d'environ deux millions d'hectares répartis entre, 474 lots de chasse associative, 75 lots de chasse touristique, 8 lots didactiques, 46 lots de chasse provinciale, et 24 Immeubles ruraux.