Par Abdellatif Touzani A chaque rentrée, des interrogations surgissent sur les mesures prises, l'efficience des réformes entreprises et sur la qualité de l'enseignement dispensé, sachant que le système éducatif national vit depuis des années au rythme de réformes censées apporter du nouveau, sans arriver à convaincre tous les acteurs du secteur. Aujourd'hui, le programme d'urgence rentre dans sa dernière phase. Le bilan des réalisations reste mitigé en dépit des efforts déployés et les avancées constatées dans beaucoup de domaines, il reste encore du chemin à parcourir. L'année scolaire 2011-2012, qui débutera effectivement demain jeudi, ne déroge pas à la règle et s'annonce chargée en perspectives et en défis à relever. +L'Education-Formation, un enjeu majeur pour le développement du pays+ Le secteur a été solennellement érigé en deuxième priorité nationale après l'intégrité territoriale. Dès lors, les autorités publiques ont engagé une profonde réflexion sur la réforme du système éducatif. Pour ce faire, un Programme d'urgence 2009-2012 a été élaboré qui s'insère dans une vision futuriste constructive, tout en insistant sur la continuité en se référant à la charte nationale d'éducation et de formation pour insuffler un nouveau souffle à la réforme de notre système d'éducation et de formation. "L'idée du programme est d'amener et même obliger les enfants à se rendre à l'école, faire en sorte qu'ils y soient bien encadrés et qu'ils aient toutes les chances d'y réussir quelque soit leur milieu social", rassure la secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, Mme Latifa Labida, lors d'une conférence de presse, mardi, consacrée à la présentation du bilan d'étape du programme d'urgence et des données sur l'actuelle rentrée scolaire. " C'est un double défi parce qu'il y a d'un côté le problème des enfants qui vont à l'école, mais qui l'abandonnent par la suite pour plusieurs raisons", explique-t-elle. + L'abandon et la déperdition scolaires, deux fléaux à combattre+ Le secrétaire général adjoint de la fédération national du personnel de l'enseignement (UNTM), M. Mohamed Attache, avance un chiffre de 400.000 élèves qui désertent les cours chaque année. "Malgré le programme d'urgence, rien n'a changé", déplore-t-il, dans une déclaration à la MAP. Et puis autre problème, celui cette fois de la déperdition scolaire, faute d'établissements scolaires ou de moyens. C'est le combat du ministère de l'éducation nationale. Pour faire face à ce fléau, Mme Labida souligne la création cette année de 499 établissements scolaires, l'extension de 4820 autres et la création de 142 internats, outre le raccordement des structures aux réseaux de l'eau potable et d'électricité. Autre raison de fierté pour Mme Labida, l'initiative royale "un million de cartables" dont le nombre de bénéficiaires a passé de 1, 273 million en 2008-2009 à plus de 4 millions pour cette rentrée. Mme Laabida vante aussi le programme d'aide directe aux familles démunies baptisé "Tayssir". Ce programme profite actuellement à 609.000 élèves formant 88.000 familles, contre 47.000 familles comprenant 363.000 élèves en 2008-2009. Et pour atteindre les objectifs tracés, quelques axes ont été retenus dont celui visant à rendre l'école obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans. En terme d'indicateurs, il s'agit précisément d'atteindre en 2012 des taux de scolarisation de 95 pc au primaire au niveau de chaque commune, de 90 pc au collégial, et d'atteindre en 2015 un taux de scolarisation de 100 pc au préscolaire. "C'est loin d'être appliqué surtout en milieu rural", rétorque M. Attache, en raison du manque d'infrastructures et des conditions matérielles des familles. Pour que ce ne soit plus le cas, des écoles vont être construites et des enseignants vont être recrutés. Et c'est précisément le sens d'un autre axe retenu à savoir faire en sorte que les lycées et les universités soient plus attractifs qu'ils aient davantage d'offres à proposer, en un mot, encourager l'excellence. Autre axe également retenu: L'idée est d'améliorer la gestion des ressources humaines. En dépit des importantes enveloppes budgétaires mobilisées, les résultats sont en deçà des attentes, estime M. Attache, insistant particulièrement sur le suivi sur place de la mise en Œuvre du programme notamment au niveau des académies et sur le recrutement de davantage d'enseignants pour combler le déficit. L'opération de ce programme d'action a permis de mettre en place un portefeuille de 27 projets structurés autour de quatre pôles (généralisation, pédagogie, gouvernance et ressources humaines).