En accueillant des membres de la famille Kadhafi sur le territoire national, "une preuve supplémentaire" du soutien d'Alger au régime du Guide libyen déchu, "le système politique algérien a perdu la boussole", estime le politologue algérien Mohamed Hennad. "L'accueil de membres de la famille Kadhafi sur le territoire national sera évidemment perçu comme une preuve supplémentaire du soutien du pouvoir algérien au régime du colonel Kadhafi", affirme ce professeur de sciences politiques à l'université Bouzeareah à Alger, dans un entretien publié mercredi au quotidien français "La Croix". "L'Algérie n'a pas entretenu de bonnes relations avec son voisin libyen. Pour autant, elle préfère que les systèmes autoritaires restent en place. Elle aimerait bien que les changements en cours dans le monde arabe capotent", relève-il. Devant la confusion de la situation, l'universitaire s'interroge si le régime algérien "a agi sur demande ou conclu un arrangement" ou encore s'il allait extrader les deux fils du colonel Kadhafi, Hannibal et Mohamed, tout en gardant sur son sol sa femme et sa fille. Le politologue conclut que "le système politique algérien est très faible et sa politique étrangère souffre d'incurie. Il a perdu la boussole. La situation tourne au bourbier".