Les travaux de la rencontre-débat régionale sur la charte nationale de l'environnement et du développement durable, tenue les 2 et 3 février à Settat, ont été sanctionnés mercredi sur un plaidoyer appelant à un partenariat agissant entre l'ensemble des acteurs pour servir la bonne cause environnementale. Dans les recommandations issues de ce débat régional qui a réuni pas moins de 630 participants entre universitaires, élus, acteurs associatifs, représentants des pouvoirs publics et opérateurs privés, l'accent a été mis sur le nécessaire travail de réflexion sur la charte pour approfondir le débat et sortir avec des résolutions concrètes. Réunis dans le cadre de quatre ateliers de réflexion sur "la santé et l'environnement", "la préservation durable des milieux naturels", "le développement durable dans la région de Chaouia-Ouardigha" et "le rôle des acteurs locaux dans la protection de l'environnement", les participants ont appelé à la création d'instances adéquates de suivi de l'application de toutes les résolutions contenues dans la charte, à l'élaboration de chartes régionales sur l'environnement en appui de la charte nationale et à l'incrimination de tous les actes et les auteurs qui portent préjudice à la nature ou encore le respect de normes en matière d'utilisation des pesticides dans l'agriculture. Les participants ont aussi appelé à la mobilisation de fonds conséquents dédiés à la préservation de l'environnement et la lutte contre toutes les formes de pollution ainsi que la promotion de la recherche scientifique et des études de terrain dans le domaine. Dans ce lot de recommandations (267 au total), un appel a été lancé à l'adresse des collectivités locales, des universités et des associations et ce, aux fins de tisser des partenariats et d'agir ensemble pour la protection de l'environnement, facteur vital pour les générations présentes et futures. Lors de l'ouverture de ce débat régional, le gouvernement a exprimé sa résolution à relever les défis environnementaux qui se posent au pays et ce, grâce à une approche novatrice et intégrée. Dans une allocution lue en son nom par Mme Latifa Akharbach, Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la coopération, l'accent a été mis sur la nécessaire mobilisation de toute la société marocaine pour faire aboutir cette charte nationale de l'environnement et du développement durable, initiée par SM le Roi Mohammed VI. Lors de cette rencontre, les participants ont dressé l'état des lieux de la situation environnementale dans la région de la Chaouia Ouardigha qui est confrontée à de multiples défis environnementaux, en raison notamment de l'activité industrielle et minière ainsi que la désertification accentuée dans certaines localités par l'exploitation excessives des ressources forestières, outre les défis en matière de préservation des eaux souterraines, notamment à Berrechid ainsi que la gestion des déchets liquides et solides. Et pour cause, comme l'ont montré les études, les ouvrages réalisés pour la protection contre les inondations de la plaine de la chaouia risquent de diminuer la recharge naturelle de la nappe de Berrechid. Plane aussi le spectre de l'envasement qui risque de diminuer la durée de vie des barrages de Temesna et d'El Maleh et ce, en raison de l'instabilité des sols du bassin versant de l'oued El Maleh. Autre risque et non des moindres, celui de l'intrusion marine très marquée des eaux de mer et ce, à cause du prélèvement des eaux souterraines sur la nappe de la Chaouia côtière. Une situation qui a conduit déjà à l'abandon de plusieurs exploitations agricoles sur une bande littorale d'environ 2 kilomètres.