Londres, l'une des villes les plus cosmopolites au monde, disposera bientôt d'un musée de l'immigration qui célèbre l'apport extraordinaire des immigrés dans la société britannique. Hindous, asiatiques, européens, africains, maghrébins ou moyen-orientaux, ont tous contribué à la richesse du pays par la culture, les arts et même par le mode de vie quotidien. Pour rendre hommage à ces communautés, un groupe de bénévoles dirigé par l'ancienne ministre de l'immigration sous le gouvernement travailliste, Mme Barbara Roche, a élaboré un projet pour la création d'un musée de l'immigration à l'instar de ceux érigés à New York, Paris, Hallifax ou Buenos Aires. Afin de médiatiser le plus possible cette idée et gagner davantage de soutien, le groupe a réuni, dans la première d'une série de rencontres, un conclave d'historiens, académiciens et journalistes sous le toit de la London School of Economics (LSE). Au cours de la rencontre, les concepteurs du projet ont mis en avant l'importance et la nécessité d'un tel musée. Ils y voient un hommage pour la contribution des différentes races à la société britannique telle qu'elle se présente aujourd'hui. Le musée sera une invite pour tout visiteur à revenir sur les traces de ceux qui ont élu domicile depuis des décennies en Grande-Bretagne. Photographies, correspondances, objets d'art ou bibelots, tout devra témoigner de trajectoires individuelles, le plus souvent anonymes mais d'une extrême richesse. La communauté marocaine aura également une place au sein du musée. Des photos de femmes marocaines immigrées, exposées dans le cadre du programme Dardasha pour la promotion de l'histoire orale des femmes immigrées, ont déjà été choisies pour faire la publicité du projet. Elles seront également présentées au concours de meilleure image organisé en coordination avec le quotidien +The Guardian+. Ces photographies placent la migration marocaine au cŒur même de ce projet excitant. Une association marocaine très active au sein des rangs de la communauté et spécialement les tranches féminines a réussi à décrocher une place au sein du comité de préparation du projet. Il s'agit d'Al-Hassaniya Moroccan Women Centre, lauréate du prix du "Guardian Charity pour l'année 2010. La présidente de l'association, Mme Souad Talsi, membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), élue dernièrement membre du prestigieux Ordre de l'Empire Britannique (MBE), n'a pu dissimuler sa fierté d'être associée à la conception de ce projet tant attendu. Pour Mme Talsi, il s'agit d'un moment historique pour les Britanniques de reconnaître que la moitié de leur société, sinon plus, est d'origine immigrée. "Nous devons célébrer nos réalisations et la richesse que nous avons apportées à ce pays et sur le même souffle célébrer ce que nous avons acquis grâce à notre société d'accueil", a-t-elle déclaré. Elle a en outre estimé que le fait d'avoir été associée à ce projet est en soit "un valeureux témoignage de la grande contribution des immigrés marocains à la société britannique. Notre propre diversité au Maroc, en tant qu'arabes, berbères, juifs, méditerranéens et africains a énormément ajouté à la richesse culturelle et ethnique que nous avons trouvée en Grande-Bretagne".