La révision de la Constitution ne répond pas à une conjoncture régionale déterminée, mais s'inscrit dans le cadre du processus de réformes lancé au Maroc depuis des années, a souligné, jeudi à Madrid, le juriste marocain Mohamed Amrani Boukhoubza. L'actuelle révision de la Constitution, à l'instar du projet de régionalisation avancée, fait partie de la "deuxième génération" de réformes engagées par le Maroc, a-t-il précisé dans un entretien à la MAP, soulignant que le Royaume s'est doté, depuis longtemps, d'un calendrier de réformes bien défini. Le juriste marocain a mis l'accent ainsi sur la "particularité" du Maroc par rapport à d'autres pays de la région, à savoir son engagement de longue date dans un processus de réformes démocratiques, ajoutant que la révision constitutionnelle n'est pas une fin en soi, mais un préambule à d'autres réformes essentielles. Amrani Boukhoubza, qui se trouve à Madrid pour participer à une rencontre-débat organisée par des centres d'études espagnols sur le thème de l'Espagne et des défis de la Méditerranée, a mis en exergue la "grande importance", sur le plan politique, de cette réforme constitutionnelle, dont la réussite requiert, selon lui, "une prise en considération des particularités marocaines". "La réussite de cette réforme n'est pas tributaire seulement de l'élaboration d'une nouvelle Constitution de haut niveau, mais également d'une classe et d'un environnement politiques permettant la mise en application du texte constitutionnelle", a poursuivi Boukhoubza, qui occupe le poste de chef du département droit public à la Faculté des sciences juridiques et économiques de Tanger. Cet expert marocain a souligné, dans ce sens, le rôle que les partis politiques sont appelés à jouer dans la réussite des réformes démocratiques que connaît le Royaume.