Le rappeur-slameur et compositeur Abd Al Malik, qui se produira mercredi soir à la 17ème édition du festival des musiques sacrées de Fès, s'est dit fier de l'histoire d'affection qui le lie au public marocain, depuis plusieurs années déjà. - Envoyée spéciale: Roukane El Ghissassi- "Je suis très content d'être là à Fès, au Maroc, ce pays auquel je suis lié de manière particulière et qui a su allier la tradition à la modernité qui ne se sont pas sclérosées mais vivent dans une parfaite harmonie", a-t-il affirmé. Concernant son concert à Bab Al Makina, Abd Al Malik a déclaré à la MAP: "ce qui compte pour moi c'est la singularité de ce moment, de cet instant où je vais me produire à Fès. ça ne sera pas du réchauffé ce que je vais présenter au public ce soir, et même si c'était le cas, ce que je chante à Paris ou à New York ne pourra jamais être le même ailleurs". Ce rappeur, qui se dit musulman et qui s'inspire dans sa démarche existentielle et également artistique de la philosophie des penseurs soufis, a fait remarquer, que sa rencontre avec le cheikh Hamza a "complètement changé et bouleversé sa vie", et son rapport à "l'unicité de Dieu". C'est "une métamorphose mais complètement totale qui s'est produite en moi", a renchéri Abd Al Malik, membre depuis une dizaine d'années de la confrérie Qadirriyya Boutchichiyya (branche marocaine de la célèbre Qadirriyya, attribuée à Abd al Qadir al Jilani (1083-1166). Evoquant son parcours artistique, Abd Al Malik a précisé: "la musique est mon métier, ou plutôt je dirai mon déguisement social, je suis dans l'entre-deux (...) le métier que j'ai choisi n'est qu'une forme, un réceptacle, les formes ont peu d'importance, ce qui compte c'est l'intention, le contenu qu'on y met, dans le sens du partage avec l'autre". Abd Al Malik est une figure médiatique épousant une nouvelle culture qui s'est forgée par elle-même, à la quête d'un ailleurs, un autre langage tout en gérant les vicissitudes d'un béton carcéral. Dans ce contexte, comme l'a indiqué, au tout début de la conférence, le directeur artistique du festival, Alain Weber: "l'univers d'Abdel Al Malik est fascinant, contemporain, un signe, un trait de vitalité caractérisent cette recherche chez de lui de ses racines".