Plus qu'un documentaire ou un simple film d'archives, ''La Marche verte : Le retour des branches à la racine" de son réalisateur belgo-marocain Hassan El Bouharrouti est une véritable oeuvre cinématographique d'historien. -Par Mohamed Chennouni- Tous les ingrédients ont été réunis pour réussir la gageure : manuscrits et documents rarissimes, déclarations inédites, esthétique de l'image et qualité du son. Le journaliste et réalisateur belgo-marocain a livré une belle fresque de l'épopée marocaine. Pour preuve, un silence absolu a régné, samedi soir, lors de la projection de cet opus de 52 minutes dans la salle de la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale à Bruxelles, en marge du festival ''Nass Sahra'' (3-4 juin). Une quarantaine de personnes dont des intellectuels, politiciens, diplomates, artistes, magistrats et députés marocains et belges ont été tenus en haleine tout au long de la durée de la projection. Plus encore, Philippe Moureaux, ministre d'Etat belge et historien a tenu à souligner la ''très bonne qualité esthétique et documentaire de cette oeuvre'', reconnaissant qu'il s'agit d'une ''véritable référence historique''. ''En ma qualité d'historien, je peux assurer que cette oeuvre cinématographique est une référence historique. Il s'agit là d'une représentation d'un grand moment de l'histoire de façon tout à fait exceptionnelle'', a-t-il dit. Projeté notamment en Belgique et au Sénégal lors de différentes manifestations consacrées à la cause nationale, le film remonte dans le temps et réussit à faire revivre ces moments forts d'un 6 Novembre 1975. Trois ans de recherches et de minutieuses investigations ont fallu au réalisateur-producteur pour mener à terme son ambitieux projet. Des entretiens avec plusieurs personnalités et des participants à la glorieuse Marche ou encore avec des ex-membres du ''polisario'', qui ont vécu l'événement de l'autre côté avant de regagner la mère patrie, ont permis à Hassan El Bouharrouti de jeter l'éclairage nécessaire sur l'épopée de la Marche Verte. Parmi les témoignages d'hommes politiques, il y a lieu, notamment, de citer Ahmed Snoussi, Mohamed El Yazghi, Ahmed Osmane et Mohamed Boucetta, et de participants à ce grand fait historique, dont Sakina Safadi, ancienne membre du groupe mythique Jil Jilala. Le film met également à nu l'implication de l'Algérie dans le dossier du Sahara avec des témoignages poignants de personnes expulsées abusivement des territoires algériens et séparées de leurs proches de la façon la plus inhumaine qui soit. Connu pour son engagement en faveur de la cause nationale, le réalisateur-producteur du film a confié à la MAP être ''sur un nouveau projet qui devra voir le jour très prochainement''. Hassan El Bouharrouti compte à son actif plusieurs réalisations notamment sur le séisme d'Agadir et tout récemment sur l'immigration clandestine.