"Le Mouvement du 15 mai", qui revendique un changement politique et social en Espagne, fait tâche d'huile dans le pays où des milliers de personnes en colère ont pris, mercredi, possession des principales places emblématiques espagnoles où ils ont installé des campements de protestation dans une quarantaine de villes notamment à Madrid, Barcelone, Zaragoza, Grenade et Valence. Regroupés au sein de ce mouvement spontané baptisé "Mouvement du 15 mai" en référence aux manifestations inédites qui ont eu lieu, dimanche dernier, dans plusieurs villes espagnoles en réponse à un appel lancé sur les réseaux sociaux, les protestataires ont annoncé leur intention d'occuper les places emblématiques du pays jusqu'à au moins dimanche prochain date de tenue des élections municipales et régionales. Mardi soir, des milliers de personnes, principalement des universitaires et des jeunes sans emploi, auxquels se sont joints par solidarité des retraités, des travailleurs et des chô meurs, mais aussi de simples familles espagnoles, ont manifesté à Madrid, revendiquant une "démocratie réelle", un changement politique de profondeur et de véritables réformes économiques et sociales. A l'issue de la manifestation, un campement de protestation très bien organisé a été installé à la place "Puerta Del Sol", rebaptisé pour la circonstance "la Place de la Solution", sous le regard de la Police. Les manifestants, qui ont annoncé une "grande mobilisation" pour vendredi et samedi prochains, ont fait part de leur intention de maintenir leur campement jusqu'à dimanche prochain. Déjà mardi, les forces de l'ordre étaient intervenues pour démanteler, aux premières heures de la journée, un premier campement installé par les protestataires. L'intervention musclée qui s'est soldée par l'arrestation d'une vingtaine de manifestants et qui a été relayée par certains médias mais surtout par les réseaux sociaux sur Internet, a eu pour effet d'encourager d'autres citoyens à se joindre au mouvement de protestation qui s'est étendu dans d'autres villes comme Barcelone, Bilbao, Séville, Valence, Zaragoza et Malaga entre autres où les manifestants ont passé la nuit à la belle étoile. A Grenade, la police est intervenue dans la nuit de mardi à mercredi pour déloger par la force les manifestants qui avaient installé à "la Plaza Del Carmen" un campement de protestation similaire à celui de Madrid. En plus d'un véritable changement politique et des solutions urgentes aux problèmes économiques et sociaux dans lesquels se débat le pays, le Mouvement du 15 mai, qui revendique son indépendance idéologique, appelle les citoyens à boycotter les élections de dimanche prochain pour signifier leur mécontentement de la vie politique en Espagne. "Ni le PP, ni le PSOE sont la solution, démocratie réelle maintenant", scandent les manifestants. L'Espagne a vécu dimanche dernier une journée de protestation inédite où des milliers de personnes majoritairement des jeunes, sont descendues manifester dans plusieurs villes espagnoles pour réclamer une "régénération démocratique" et exprimer leur colère de la situation économique et sociale que traverse le pays malmené par une crise financière sans précédent avec un niveau de chô mage record de près de 5 millions de personnes. Les manifestations, plus d'une cinquantaine à travers l'ensemble du territoire espagnol, ont été convoquées par différents collectifs comme "Jeunes sans futur", l'ONG ATTAC ou encore "Ecologistes en action" regroupés au sein de la plateforme "Démocratie réelle maintenant".
