L'Ensemble poético-musical "Planète Damana" , fondé par Driss Alaoui Mdaghri, s'est produit à Washington pour chanter la paix, la diversité et le dialogue des cultures, à l'initiative conjointe de la Maison Française et de l'ambassade du Maroc aux Etats-Unis. -Par Souad Adlani- Le spectacle est basé sur l'ouvrage récemment publié de D. Alaoui Mdaghri et intitulé "Le Livre des Secrets Perdus", premier volume d'une série de quatre livres portant collectivement le titre "Les Aventures Extraordinaires de Piano, le Petit Pion". Les pérégrinations de " Piano, le Petit Pion " et de son amie Véga y sont relatées et se réfèrent à une planète appelée "Damana" dont les habitants sont des pièces de jeux d'échecs. Dans les mondes mystérieux évoqués, la métaphore des échecs est omniprésente. Le livre fait référence à cette planète dans laquelle les conflits se règlent à coup de joutes poétiques et musicales, souligne dans une déclaration à la MAP, Alaoui Mdaghri. " Je reprend des poésies écrites tout au long de ces dernières années, pour qu'elles soient chantées ou tout simplement déclamées dans différentes langues : arabe, wolof, français, anglais, italien ou espagnol", tient-il à préciser. " On fait croiser des langues pour créer des choses nouvelles, avec beaucoup d'improvisation mais aussi de travail ardu", explique l'auteur du " Livre des Secrets perdus ". Le message relayé par la culture de la planète Damana à notre planète Terre est inhérent au symbolisme des pièces de ce jeu qui " agissent et pensent librement ". Pour Alaoui Mdaghri, éclectique et touche-à-tout, c'est le résultat de la pratique constante de la poésie, de la musique et de l'art en général qui "contribue à augmenter les capacités innées à être libres, à s'améliorer en permanence et à améliorer les conditions de vie autour de soi en cultivant ces domaines privilégiés riches de créativité et de satisfactions individuelles et collectives ". Dans la planète Damana, au lieu de recourir à la violence et à la guerre pour régler leurs conflits, les habitants les résolvent à travers des " joutes poétiques et musicales qui interviennent périodiquement et où les meilleures oeuvres l'emportent ".
L'ensemble musical, dont la représentation a fait salle comble à la Maison française, réunit Badara Seck, un chanteur sénégalais connu vivant en Italie, Will Clipman, un poète américain nominé plusieurs fois au Grammy Awards, Leila Cherkaoui, artiste-peintre qui contribue par la déclamation de poésies et de chants, Wahid Lahlou, un jeune entrepreneur jouant de la guitare et Dennie Kirtley, un pianiste et trompettiste américain. Durant le spectacle, cette formation hétéroclite crée une atmosphère énigmatique où l'impossible paraît à portée de main. Un cocktail subtil de poèmes, de chants appartenant à l'univers de Damana, conjugués à des partitions de musiques de jazz, orientale et classique, met les spectateurs en étroite relation émotionnelle avec le contenu des messages véhiculés par la représentation. Les messages sont convoyés à travers trois phases : la souffrance humaine consécutive à la violence et aux conflits, la beauté de la vie et la complexité des choses quand il s'agit de trouver des réponses appropriées et, enfin, la recherche de la paix et de la concorde par la pratique constante de la poésie, de la musique, de l'art et de l'amour comme facteurs clés pour contribuer à trouver des solutions heureuses, message on ne peut plus nécessaire dans le monde actuel. " Le monde a besoin de poésie, d'arts pour faire avancer beaucoup de choses. On ne mesure pas assez l'impact de l'art sur les relations internationales. Je crois que c'est très important ", confie à la MAP Driss Alaoui Mdaghri. L'ensemble a déjà animé ce spectacle à Rome, Dakar, Rabat et Casablanca. Il doit se produire à Vienne, Budapest et Londres. " Cette poésie musicale attire un public qui est intéressé par l'idée de faire croiser des langues, des chants et des musiques très variés. En somme, c'est un hommage à la diversité et à l'ouverture sur l'Autre et c'est l'art au service du dialogue des cultures", soutient Driss Alaoui Mdaghri.