La paix et les vulnérabilités sécuritaires en Afrique ont été au centre des débats de la première journée du 1-er symposium international sur la sécurité en Afrique, ouvert jeudi à Marrakech avec la participation de 150 experts et spécialistes représentant une soixantaine de pays des cinq continents. Les différents intervenants ont fait remarquer que le continent africain continue d'être le foyer d'un grand nombre de conflits majeurs auxquels se greffent des menaces d'insécurité d'envergure transnationale ou transrégionale, telles que les soulèvements rebelles, les trafics illicites, la criminalité organisée, les défis environnementaux ou les menaces maritimes comme la piraterie. Face à ce large spectre de vulnérabilité, les intervenants ont appelé à mieux cerner ces réalités identifiées certes, mais encore pas assez connues, et se pencher sur les causes interne de ces menaces ainsi que sur les facteurs extérieurs qui conduisent à ces conflits, ont-ils dit. Dans ce sens, le ministre de la jeunesse et des sports de la république de Guinée, M. Fodeba Keira, a souligné que face à la recrudescence de conflits qui perdurent et qui menacent la stabilité et le développement de nos Etats, "il convient de réfléchir sur des solutions porteuses qui puissent favoriser la participation active de nos populations à la construction d'une paix durable pour un environnement sociopolitique et économique capable de répondre aux aspirations légales de tous". "C'est autant dire que la pertinence du thème du symposium doit faire de cette rencontre une véritable entreprise de culture où nous devons mettre en commun nos capacités à ouvrir le champ des expériences, celui de la réflexion et de la recherche pouvant faire de nos sociétés et de nos Etats un havre de paix et de stabilité", explique-t-il. Et d'indiquer que dans un environnement économique particulièrement difficile, les initiatives individuelles et collectives des jeunes doivent être encouragées et accompagnées afin de contribuer chaque fois que c'est possible, à l'accession du jeune à l'autopromotion par la création de son propre emploi. "Tout ceci impose la mobilisation, la compréhension, le développement et la valorisation de tous les réseaux de solidarité active", a-t-il conclu. Pour sa part, le ministre centrafricain de l'administration, du territoire et de la décentralisation, M. Elie Oueifio, a estimé que la paix dans un pays dépend de l'équilibre dans la gestion du pouvoir. "Cet équilibre, ajoute-t-il, étant lui-même tributaire de la volonté et du courage politiques, les africains à tous les niveaux devraient pleinement assurer leurs responsabilités par un travail bien fait". Selon M. Oueifio, la stabilité ou l'équilibre de la paix repose sur les principes de justice et des droits. "C'est pourquoi, le maintien de la paix pour la sécurité et la liberté de l'homme ne sera rendu possible que par le développement de la culture de l'entente et de la justice", soutient-il. Quand au Général Major Richard Sherlock, directeur de la stratégie, des plans et des programmes de l'armée américaine et représentant du commandement américain en Afrique (Africom), a relevé dans une déclaration à la MAP que certaines régions constituent des foyers de terrorisme, et trafic de drogue et d'être humains en Afrique, affirmant que l'approche sécuritaire à elle seule ne peut aider à la réalisation de la paix dans la région. Dans ce sens, il a appelé à l'adoption d'une approche englobant la diplomatie, le développement et la consécration de l'état de droit. Pour le général américain, ce symposium constitue une occasion pour échanger les moyens de renforcer la coopération dans la région. Le Maroc, pays ami des Etats Unis, peut contribuer d'une manière efficace à la consolidation de la paix en Afrique, a-t-il dit. Dans une déclaration similaire, Mme Jennifer Towson, de l'administration africain au ministère britannique des affaires extérieures, a mis l'accent sur l'intérêt qu'accorde son pays à la question de la sécurité en Afrique. Elle a indiqué que les défis de l'Afrique sont liés à des facteurs internes et externes, dont les menaces sur la stabilité politique et celles des réseaux de trafic de drogue. Dans le même ordre d'idées, Mme Jennifer a affirmé que le Maroc, malgré son absence au sein de l'Union africaine, peut jouer un rôle primordial dans le renforcement de la paix et de la stabilité dans la région, comme en témoigne sa contribution efficace à trouver une solution à la crise guinéenne. Placée sous le thème "La sécurité en Afrique : Défis et perspectives", cette réunion a pour objectif notamment de promouvoir le dialogue entre les représentants des Etats participants, compte tenu de l'ampleur de la nature de plus en plus complexe et évolutive des enjeux économiques, environnementaux et sécuritaires en Afrique. Organisée durant trois jours par la Fédération Africaine des Etudes Stratégiques (FAES), ce symposium constitue une occasion pour les participants afin de débattre des questions ayant trait aux multiples défis sécuritaires et stratégiques auxquels sont confrontés les pays africains.