"Les Arabes en Argentine" de l'historien marocain, Abdelouahed Akmir a été présenté, lundi soir à Rosario (400 km de Buenos Aires), devant un parterre d'académiciens, de chercheurs, d'étudiants et de diplomates arabes. L'ouvrage, coédité par l'Institut des Etudes Hispano-Lusophones (IEHL) et l'Université argentine, a été présenté par la directrice de l'IEHL, Fatiha Benlabbah, et la chercheuse argentine, Silvia Montenegro, lors d'une cérémonie, a laquelle ont pris part le recteur de l'université nationale de Rosario, Dario Maiorana, et le président de l'université Mohammed V-Agdal, Wail Benjelloun. Dans une allocution lue au nom de l'auteur du livre, Mme Benlabbah a souligné que le mouvement migratoire arabe en Argentine a été motivé par des raisons essentiellement économiques, mais également politiques à un moment où les pays arabes souffraient, à la fin du 19è siècle et au début du 20è, des affres du colonialisme européen. La directrice de l'IEHL a fait noter que l'intégration des émigrés arabes, principalement d'origine syrienne et libanaise, était un processus très difficile contrairement aux émigrés espagnols et italiens favorisés par leurs identités religieuses, linguistiques et ethniques, ajoutant que les arabes en Argentine ont été marginalisés au début et regroupés dans des quartiers et des collectivités selon leur origine et confession. Et de relever que les problèmes d'intégration ont subsisté avec la deuxième génération de migrants arabes, qui ont souffert d'un problème identitaire, résultant d'un conflit entre les valeurs arabes au sein de la famille et les valeurs de la société argentine à l'extérieur. Avec la troisième génération, ces problèmes d'intégration ont diminué d'une manière significative du fait que les petits-fils des émigrés arabes ont surmonté le souci de l'origine, a-t-elle indiqué, précisant que cela leur a permis d'appréhender la question des racines d'un point de vue différent, montrant un intérêt particulier pour la langue arabe et embrassant les différentes facettes de leur culture arabe. De son côté, Silvia Montenegro, s'est penchée sur les différents aspects du processus migratoire arabe, notamment économiques, politiques, sociaux, culturels et économiques, soulignant la diversité culturelle et confessionnelle de la communauté arabo-argentine. La chercheuse argentine a expliqué que "Les Arabes en Argentine" jette la lumière sur le phénomène migratoire arabe dans ce pays sud-américain au cours de la période allant des années 70 du 19è siècle et la fin du 20è siècle, précisant que la communauté arabe d'origine libanaise et syrienne occupe la troisième place après celle italienne et espagnole. Professeur d'histoire contemporaine d'Espagne et d'Amérique Latine à l'université Mohammed V de Rabat depuis 1990, M. Abdelouahed Akmir est également directeur du Centre des Etudes Andalouses et Dialogue des Civilisations de Rabat et membre de l'association des historiens du Maroc et Expert de l'UNESCO en migrations, entre autres. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "L'émigration vers la mort : l'Espagne et les événements de El Ejido" (2001) et "Les communautés marocaines en Afrique de l'Ouest", ainsi que de plus de 70 articles parus dans différentes revues sur les relations entre le Maroc et l'Espagne, les relations entre le Monde Arabe et l'Amérique Latine, et les relations entre le Monde Arabe et l'Afrique de l'Ouest.