Le droit à la santé doit être constitutionnalisé en vue de garantir un système de couverture médicale respectant les principes d'égalité, de la qualité et sans discrimination, a plaidé M. Mohamed Sektaoui, directeur général de la section marocaine d'Amnesty International. Les débats sur la couverture médicale ne doivent pas se limiter aux seules dépenses des traitements à travers des programmes d'assistance car le droit à la santé est une des obligations de l'Etat et de ses engagements internationaux, a-t-il indiqué, mardi à Casablanca, lors d'une table ronde, mardi à Casablanca, sur " le droit à la santé, entre les engagements internationaux du Maroc et la réalité ". Le droit à la santé est le droit d'accéder au plus haut niveau possible de santé physique et mentale notamment en assurant une couverture médicale, des prestations de soins appropriées en temps opportun, des équipements suffisants mais aussi des facteurs déterminants de la santé tels que l'accès à l'eau salubre et potable, a ajouté M. Sektaoui lors de cette rencontre organisée par l'association marocaine de la presse médicale en partenariat avec Amnesty Maroc. Au moment où la mise en oeuvre du développement humain et social devient une priorité au Maroc, l'amélioration de la couverture médicale en est une condition sine qua non, a-t-il poursuivi, précisant que le droit à la santé englobe, dans ses dimensions sociale et démocratique, l'accès à une quantité suffisante d'aliments sains, au logement, à l'assainissement, à l'hygiène du travail et à un milieu professionnel sécurisé, à l'éducation et à l'information relatives à la santé, la participation des citoyens à la prise de décision en matière de santé. Les obligations de l'Etat en la matière consistent à garantir le respect de l'exercice de ce droit, à le protéger en empêchant son blocage, à engager des poursuites contre les auteurs de ce blocage ainsi qu'à prendre des mesures législatives, administratives, financières et juridictionnelles pour assurer ce droit, a indiqué M. Sektaoui. Après avoir rappelé les déséquilibres dans le système sanitaire du pays notamment la faiblesse des infrastructures, le manque des ressources, de la qualification et l'accessibilité aux prestations de santé, il a appelé le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour soutenir la santé pour tous sans discrimination aucune et mettre en place les conditions à même de garantir ce droit. Cette table ronde vise l'enrichissement du dialogue sur les orientations stratégiques du pays en focalisant la réflexion sur le principe de la " santé pour tous " et son application sur le terrain au niveau national et international ainsi que les moyens susceptibles de permettre à tous les citoyens à y accéder dans les meilleures conditions.