La réalisation de la gouvernance sécuritaire au Maroc requiert l'adhésion des établissements concernés à la dynamique générale de réforme que connaît le pays, a estimé, jeudi à Tunis, le directeur du Centre marocain d'études en droits humains et démocratie (CEDHD), Habib BelKouch. Présentant un exposé sur l'expérience marocaine en matière de gouvernance sécuritaire, lors des travaux du colloque international sur la justice de transition, M. Belkouch a considéré que la réforme du secteur de la sécurité représente "une question sociétale d'une portée politique interpellant toutes les instances concernées par la consolidation de l'Etat de droit". D'après le chercheur marocain, plusieurs enjeux et problématiques se posaient dans le domaine de la gouvernance sécuritaire au début de la période de transition démocratique, notamment la manière de garantir la sécurité et la stabilité ou encore la fourniture des garanties nécessaires à que les violations passées des droits de l'homme ne se répètent plus. Après le discours royal du 9 mars, a-t-il poursuivi, le Maroc a franchi nouvelle étape en matière de gouvernance sécuritaire, allant dans le sens de la consécration des choix démocratiques. L'objectif est de "réconcilier l'établissement sécuritaire avec la société", a-t-il ajouté précisant que le centre marocain d'études en droits humains et démocratie a adopté une approche fondée sur la réflexion et le dialogue avec les composantes de la société civile pour renforcer la confiance et aboutir à la réconciliation. Le colloque sur la justice de transition auquel participe, du côté marocain, MM. Habib Belkouch et Mustpha El Yesnasni, représentant du Centre national des droits de l'Homme, est organisé du 14 au 16 avril en coopération avec l'Institut arabe des droits de l'homme, le Centre international pour la justice, la Ligue tunisienne des droits de l'homme, et le bureau de Haut commissariat des Nations Unies aux droit de l'homme.