L'ouvrage collectif "Elections au Maroc : entre partis et notables (2007-2009)'' a été, vendredi soir, au centre d'une rencontre-débat organisée par la Fondation du Roi Abdelaziz Al Saoud dans le cadre de son cycle "les vendredis de la Fondation''. Dirigé par le sociologue et anthropologue Mohamed Tozy, cet ouvrage jette des éclairages sur les pratiques et enjeux électoraux au Maroc eu égard à la nature de la pratique politique en vigueur. Présentant cet ouvrage, M. Tozy a d'emblée fait remarquer que les contributeurs à l'œuvre ont tenté avant tout de décrypter le déroulement de la campagne électorale que l'analyse des résultats du scrutin. Un suivi de la campagne, a-t-il indiqué, a concerné principalement les régions rurales et la périphérie de Casablanca. Une analyse qui a débouché sur un constat paradoxal à savoir l'existence, voire la coexistence entre deux cultures, l'une traditionnelle et l'autre moderne. Une culture traditionnelle, a-t-il expliqué, qui repose sur trois fondamentaux à savoir la rupture, la diversité et le loyalisme. En revanche, poursuit-il, la culture de l'Etat moderne prône la bonne gouvernance, la primauté de la loi et l'unité territoriale. Il a ajouté que les chercheurs associés dans la réalisation de cet ouvrage ont aussi évoqué le concept de la politisation et traité de certains phénomènes qui entachent l'opération électorale comme les alliances contre-nature. Autre commentaire, celui de l'universitaire Abdelhay Mouden pour qui cet ouvrage s'inscrit dans le registre de la sociologie des élections, faisant remarquer que les élections permettent de renseigner notamment sur la mentalité de la société marocaine et représentent un thermomètre pour juger de l'indépendance des électeurs. Et de rappeler que d'autres recherches ont abordé auparavant le sujet des élections, entre autres, "Champs et coulisses des élections au Maroc : les législatives de 2002'', soulignant néanmoins l'apport de l'actuel ouvrage, objet du débat, qui apporte, selon lui, un nouvel éclairage sur la question électorale et permet de comprendre les véritables enjeux des élections. Le cycle des causeries ''les vendredis de la fondation" se poursuit avec au programme une rencontre autour du livre ''les études postcoloniales : Un carnaval académique'' du politologue français, Jean-François Bayart (22 avril-18h30). Dans cet ouvrage, Jean-François Bayart, Directeur de recherche au CNRS (Sciences Po-CERI) en France, plaide pour une reconsidération des études postcoloniales aux fins d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour l'analyse de l'Etat, au croisement de la science politique, de l'histoire, de l'anthropologie et de l'économie politique. Le 13 mai à la même heure, la Fondation ouvre un autre débat avec jacques Huntzinger sur son livre ''Il était une fois la Méditerranée''. Un ouvrage dans lequel cet ancien ambassadeur, aujourd'hui SG des ateliers culturels méditerranéens, décrypte les grands débats et les commentaires majeurs de la pensée méditerranéenne. Trois rendez-vous avec des auteurs qui seront suivis par d'autres jusqu'à la fin de ce cycle de conférences le 28 octobre. Un cycle qui cherche à faire connaître les fruits de la recherche sur les grandes questions contemporaines : la Méditerranée, le monde arabe et particulièrement le Maghreb.