La crise que traverse "l'opposition de gauche" est d'ordre électoral et ne relève guère d'une crise au sens politique du terme, a estimé M. Mohamed Sassi, membre du Conseil national du Parti socialiste unifié (PSU), affirmant qu'il s'agit d'"une crise d'idées et de projet". "Cette crise, dont nous sommes conscients et à laquelle nous cherchons des issues", se traduit par l'incapacité de cette gauche de se constituer en alternative à "la gauche gouvernementale" et de convaincre les gens qu'elle en est différente, a expliqué M. Sassi, qui était l'invité de l'émission "Tayyarate", diffusée lundi soir par la 2è chaîne "2M". M. Sassi, qui a concédé que l'action directe menée par "l'opposition de gauche" n'a pas eu de "rendement électoral" dans la mesure où elle demeure généralement attachée à des classes moyennes instruites qui n'ont pas voté en sa faveur soit parce qu'elles l'assimilent à la famille de la gauche ou soit qu'elles ont besoin de garanties, a relevé que "l'opposition de gauche a payé le tribut de l'incapacité de la gauche gouvernementale d'honorer ses promesses". Il a, en outre, noté que l'amélioration du "rendement électoral" demeure tributaire du taux de participation, estimant que si ce dernier reste à son niveau actuel, aucun résultat ne sera réalisé. M. Sassi a également fait état de l'absence d'une culture de démocratie interne au sein des partis, soulignant que ces derniers ont traversé des étapes où ils estimaient que le charisme du leader leur épargnerait la mise en place de structures internes, ajoutant qu'ils (partis) se sont rendus compte ultérieurement que le leader ne devait pas être revêtit d'un "habit sacré". Il a indiqué que le PSU a été à l'avant-garde dans ce sens à travers ses tentatives de lutter contre "la balkanisation" par la coalition de cinq composantes de la gauche, la création d'un rassemblement de la gauche démocratique et d'une alliance de la gauche démocratique, outre le climat ayant empreint les élections du 2ème Congrès national du parti qui avaient été supervisées par des Organisations des droits de l'Homme et des personnalités académiques et syndicales. M. Sassi a, d'autre part, noté que la présence de son parti dans l'opposition relève d'une étape de préparation à la participation au gouvernement, rappelant que des réalisations importantes ont été concrétisées au Maroc "à partir des rangs de l'opposition", dont la Constitution de 1992 et la libération des détenus politiques. Il a, par ailleurs, critiqué l'action du gouvernement et le déroulement des dernières échéances électorales auxquelles il s'est présenté comme candidat du PSU, faisant état le l'absence de l'égalité des chances entre les partis, notamment avec l'apparition de nouveaux acteurs sur la scène partisane. Les critiques du PSU, a-t-il précisé, "émanent d'une idéologie progressiste et démocratique". "L'opposition n'est pas une profession, mais relève de la défense d'un autre programme auquel nous aspirons", a-t-il poursuivi, signalant que le PSU a critiqué certaines actions du gouvernement d'alternance et en a soutenu d'autres. Il a, par ailleurs, affirmé que la proposition d'autonomie dans les provinces du sud constitue un projet "ingénieux" et le Code de la famille une "véritable révolution sociale", tout en saluant les mesures prises pour promouvoir l'Amazighité.