L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a annoncé, mercredi, l'instauration d'un nouveau Partenariat pour la protection des forêts méditerranéennes qui se concentre essentiellement sur six pays dont le Maroc. Les cinq autres pays concernés par ce partenariat, révélé à l'occasion de la deuxième Semaine forestière méditerranéenne qui se déroule à Avignon (France) du 5 au 8 avril, sont l'Algérie, la Tunisie, la Syrie, le Liban et la Turquie. Ce partenariat, qui regroupe douze institutions et organisations dont la FAO, est destiné à affronter les principales menaces pesant sur les forêts de la région et qui sont exacerbées par l'impact du changement climatique, indique un communiqué de l'Organisation onusienne basée à Rome. Il concerne notamment la protection des sols et des eaux, la valeur esthétique du paysage, le piégeage du carbone et la conservation de la biodiversité. Selon des données fournies par la FAO, la superficie boisée de la région méditerranéenne est de 73 millions d'hectares, soit 8,5 pc de la surface émergée totale. Les forêts méditerranéennes, relève la même source, offrent tout un éventail de produits tels que le bois, les produits forestiers non ligneux (liège, fourrage, plantes aromatiques et gibier), qui ont tous leur importance pour le développement socio-économique de la région et contribuent à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans les zones rurales. L'Organisation relève cependant que les forêts méditerranéennes sont confrontées à toute une série de menaces liées au changement climatique, à l'expansion des terres agricoles, au tourisme, au développement urbain et autres pratiques d'utilisation des terres contribuant au recul des forêts. Au sud de la Méditerranée notamment, la pression croissante exercée sur les ressources forestières par le surpâturage, le défrichement, la surexploitation du bois de feu et du charbon de bois, sont parmi les principaux facteurs contribuant à la dégradation des forêts et à la déforestation, fait-elle observer. De même, entre 700.000 et un million d'hectares de forêts méditerranéennes sont ravagés chaque année par les incendies, ce qui correspondrait à une perte économique estimée à un milliard d'euros. Pour la FAO, le nouveau partenariat constitue un outil dynamique qui servira à tous les acteurs de la région pour affronter les enjeux croissants auxquels sont confrontées les forêts et faire prendre conscience de l'importance des forêts méditerranéennes et de la nécessité de les préserver. L'Organisation souligne que ce partenariat a pour vocation d'intégrer les politiques et investissements au niveau des pays afin d'adapter les forêts au changement climatique, ce qui comporte l'intervention de divers secteurs: foresterie, agriculture, développement urbain, eau, environnement, planification de l'utilisation des terres, éducation, tourisme, etc. Il vise également, indique-t-elle, à mettre au point une approche régionale commune de gestion forestière, et, en particulier, de prévention des incendies, grâce au partage d'expertise, de connaissances et de meilleures pratiques. A l'échelon local, le partenariat permettra de promouvoir la gestion durable des forêts parmi les communautés locales, les propriétaires et administrateurs de forêts, les agriculteurs, éleveurs, écologistes, responsables d'aires protégées et chercheurs, affirme la FAO.