. La majorité des membres du conseil de la ville de Tanger a voté contre le projet du compte administratif relatif au budget 2010, vendredi lors de la troisième séance de la session de février. Les conseillers relevant de la majorité ainsi que de l'opposition ont voté par 59 voix contre le projet, alors qu'une seule voix a voté pour, lors d'une séance marquée par l'échange d'accusations entre les deux parties sur la responsabilité du blocage actuel dans la gestion des affaires de la ville. Les partis de la majorité, à savoir le Parti authenticité et modernité (PAM), le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l'Union constitutionnelle (UC), a motivé son rejet du projet du compte administratif par le fait que le "bureau actuel ne peut être tenu responsable que pour les deux derniers mois de 2010, durant lesquels il a été aux commandes du conseil communal". "Le bureau actuel a hérité des problèmes et dysfonctionnements de ses prédécesseurs, ce qui l'a obligé à signer, en l'espace de ces deux mois, des engagements représentant plus de 80 pc du budget", a-t-on expliqué. A cet égard, le maire de Tanger, M. Fouad El Omari (PAM), a affirmé la disposition du bureau actuel à justifier et préciser dans les détails l'ensemble des dépenses, conformément aux dispositions des lois régissant la gestion communale. Le bureau actuel s'est efforcé d'apporter un nouveau souffle dans l'expérience de la gestion communale, a noté M. El Omari, rappelant que le bureau avait dès le début souligné ses réserves concernant plusieurs aspects des dossiers hérités des anciens conseils. De leur côté, les membres de l'opposition, dont des conseillers relevant de partis de la majorité dirigeant le conseil, ont appelé à l'ouverture d'une enquête au sujets de dépenses "injustifiées" comprises dans le projet du compte administratif. La charte communale stipule qu'en cas d'un deuxième rejet des comptes administratifs par le conseil de la ville, ils doivent être soumis au contrôle de la Cour des comptes. Le projet des comptes administratifs de 2010 prévoit des recettes de l'ordre de 636,36 millions de DH, en plus d'un montant à recouvrir de 498,25 millions de DH, contre des dépenses chiffrées à plus de 965,53 millions de DH.