L'initiative d'autonomie au Sahara "n'est pas en opposition avec les fondamentaux du Maroc, à savoir l'Islam, la Monarchie et l'intégrité territoriale", souligne l'écrivain journaliste jordanien Sultan al-Hattab. Le problème du Sahara, devenu "chronique" depuis la Marche Verte en 1975, a été compliqué davantage par "la relation tendue" entre l'Algérie et le Maroc qui "ne s'attendait pas à ce que la position algérienne soit aussi rigide et aussi obstinée", a fait remarquer l'auteur, dans une chronique parue lundi sur les colonnes du journal à grand tirage "Al Rai". L'attitude algérienne "poussait (également) dans le sens de la persistance du problème dont le tribut a été payé par de nombreuses parties, y compris les Sahraouis eux-mêmes qui ont souffert de la confiscation de leur volonté, alors qu'ils ont opté pour l'unité du territoire marocain", poursuit al-Hattab, qui se fait l'écho d'un débat tenu lors d'une récente rencontre du parti jordanien "Arrissala" sur l'expérience démocratique dans les deux Royaumes, en présence de l'ambassadeur du Maroc à Amman, M. Lahcen Abdelkhalek. L'écrivain note que cette situation paralyse les efforts déployés par le Maroc pour la réintégration sous souveraineté nationale des présides occupés de Sebta et Mellilia. L'écrivain jordanien rappelle que le Maroc a réussi "la réconciliation avec soi-même et la réconciliation historique avec l'opposition", relevant que "c'est l'Etat qui a conduit cette action dans le cadre de la famille marocaine unie, sous le nouveau règne". Lors de la rencontre organisée par le parti "Arrissala", relate-t-il, l'ambassadeur du Maroc en Jordanie a expliqué que le Royaume, qui a mené à bon port le processus de réconciliation avec le passé, a fixé comme priorité "la réhabilitation du citoyen dans ses droits et la promotion de l'être humain à travers le développement et la participation, pour qu'il puisse détenir son destin en main et devenir source de législation". M. Abdelkhalek, qui a insisté sur les spécificités de l'expérience démocratique de chaque pays, a, d'autre part, mis en exergue les relations privilégiées ayant toujours existé entre le Maroc et la Jordanie et le soutien mutuel à toute épreuve, citant, entre autres, la participation à la Marche Verte d'une délégation officielle et populaire jordanienne, conduite par M. Ahmed Ellawzi, ancien chef de gouvernement et homme politique de renom. Les représentants de partis jordaniens, dont le secrétaire général d'Arrissala Hazem Kachou'a, ont effectué, du 2 au 11 janvier, une visite de travail au Maroc au cours de laquelle ils ont rencontré les directions de plusieurs formations politiques nationales.