Des responsables d'institutions nationales et d'ONG des droits de l'Homme, des académiciens et des chercheurs universitaires, participant à un colloque national dont les travaux ont démarré jeudi à Rabat, se sont penchés sur le bilan et le rôle de ces institutions dans l'édification et la consécration d'une démocratie au Maroc. Les participants à ce colloque, organisé par la Fondation Driss Benzekri pour les droits humains et la démocratie, sous le thème "Les outils institutionnels liés aux droits humains et à la démocratie et leur rôle dans le renforcement de la démocratie au Maroc" ont mis en exergue l'expérience de ces institutions et leur apport pour répondre aux attentes de la société et concrétiser la culture des droits de l'Homme et de la démocratise au sein des autres institutions de l'Etat et composantes de la société civile. Dans une allocution à l'ouverture de ce colloque, le président de la Fondation Driss Benzekri, Abdeslam Boudrar, a indiqué que le travail de ces institutions (allant de 2 ans à plus de 20 ans) nécessite une réflexion sur le bilan de leurs réalisations et les lacunes à combler. Cette évaluation trouve sa légitimité aujourd'hui à travers l'ensemble de changements et réalisations entrepris par le Royaume, notamment la mise en place d'une commission consultative de révision de la Constitution, a souligné M. Boudrar, relevant que ces institutions seront au cÂœur de ces changements, conformément au discours royal du 9 mars appelant à "la constitutionnalisation des instances en charge de la bonne gouvernance, des droits de l'Homme et de la protection des libertés". M. Boudrar s'est interrogé, dans ce sens, sur la manière de constitutionnaliser ces institutions et la nature de leurs rôles et activités. Pour sa part, le directeur du Centre des Etudes et Recherches en Sciences Sociales (CERSS), Abdallah Saaf, a évoqué la nature des relations entre les institutions et la société civile. La confiance en les institutions dans les pays développés intervient après "une transition culturelle" précédente par une étape au cours de laquelle les besoins matériels de la société ont été satisfaits, a expliqué M. Saaf, ajoutant que le Maroc n'a pas encore connu ce saut pour atteindre le stade de la production du capital social, qui permet l'attachement à ces institutions. Ce colloque national tente d'explorer l'apport des outils institutnnels à la consécration de la démocratie dans le Royaume, en essayant de répondre à un ensemble de questionnements concernant leurs plans d'action, leurs stratégies et l'impact de leurs actions sur les politiques publiques de la société. Les participants à ce colloque ont également examiné les plans d'action et les stratégies des institutions nationales, notamment le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Diwan Al Madhalim (devenu Médiateur), l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). Créée en 2008, la Fondation Driss Benzekri pour les droits humains et la démocratie a pour objectif d'accompagner le processus de consécration de la culture et des valeurs des droits humains dans notre pays, d'appuyer les dynamiques de réformes, d'oeuvrer à la consolidation de l'édification de la démocratie institutionnelle au Maroc et ce, à travers l'impulsion du dialogue démocratique, l'initiation de débats libres, la construction des capacités des différents acteurs et la promotion de la coopération entre eux.