La 9ème édition du Congrès national de néphrologie s'est tenue du 17 au 19 mars courant à Marrakech, sous le thème "anémie rénale: les enjeux de la qualité des biosimilaires" et ce, à l'initiative de la Société marocaine de néphrologie (SMN). Animé par un aréopage de spécialistes marocains et étrangers, ce conclave a été l'occasion de mettre en lumière les aspects scientifiques et réglementaires des "copies" des médicaments biotechnologiques, connus sous le nom de "biosimilaires". Se basant sur ces données législatives et scientifiques, les conférenciers ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de permettre aux malades atteints s'anémie rénale d'accéder aux thérapies les plus innovantes pour une meilleure prise en charge médicale. Ils ont, dans ce sens, appelé les instances sanitaires à une plus grande vigilance en ce qui concerne la mise sur le marché de biosimilaires, estimant que "les biosimilaires sont tenus de respecter les recommandations internationales en démontrant leur bioéquivalence et leur efficacité par des études cliniques". S'exprimant à cette occasion, Mme Geneviève Michaux, juriste au barreau de Bruxelles, spécialisée dans le domaine médical, a fait savoir que "la réglementation internationale relative à la mise au point des biosimilaires est bien définie", relevant qu'en l'absence d'études de bioéquivalence prouvant scientifiquement l'innocuité de ces spécialités pharmaceutiques, tout recours à cette catégorie de médicaments ne peut être toléré". Et de poursuivre qu'il y va même de la santé des malades, et toute atteinte à la bonne marche de la prise en charge ou entrave à la guérison, est considérée comme une violation d'un des droits les plus élémentaires de l'homme, estimant que dans cette logique la commercialisation des biosimilaires et le droit de substitution d'un médicament biotechnologiques par ces médicaments doivent être strictement interdits ". De son côté, le Professeur Deray Gilbert de l'hôpital Pitiée- Salpetrière à Paris, a mis l'accent dans son exposé "la prise en charge de l'anémie en pré- dialyse", sur la gravité de cette pathologie qui accroît le risque de décès des suites de la maladie, d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral, rappelant, à cet effet, que les accidents vasculaires cérébraux constituent, à eux seuls, la 1ère cause d'handicap acquis chez l'adulte et leur coût socio-économique demeure considérable. Le professeur Mohammed Benghanem Gharbi, du Service de Néphrologie au CHU Ibn Rochd à Casablanca, dans son exposé "maladie rénale chronique: nouveau défi de santé publique" a fait observer, quant à lui, que si le Maroc a réalisé d'excellents résultats dans la lutte contre les maladies infectieuses, le Royaume est appelé à faire face à une deuxième menace épidémiologique, à travers l'émergence des maladies chroniques non transmissibles : diabète, hypertension artérielle, maladie rénale chronique (MRC) et cancer. "Silencieuses et insidieuses, ces pathologies sont responsables d'une lourde morbidité et d'une forte mortalité, et représentent une menace pour notre système de santé en raison des implications en termes de moyens humains, logistiques et financiers nécessaires à leurs prises en charge", a-t-il dit. En raison de son caractère insidieux et en l'absence de recherche systématique chez les sujets à risque, la MRC aboutit toujours, en l'absence de prise en charge, à la perte de la fonction des reins et impose une thérapie de remplacement rénal (dialyse, transplantation rénale), a expliqué le professeur. "Le dépistage et la prise en charge précoces de la MRC autorise non seulement l'introduction de thérapies capables de ralentir sa progression et d'éviter la perte de la fonction, mais aussi de rechercher les autres co-morbidités associées à la MRC et qui grèvent lourdement le pronostic fonctionnel et vital de ces malades", a-t-il fait observer.