Le Maroc a fait preuve de compréhension face aux manifestations du 20 février, a déclaré à la revue brésilienne "Istoé", M. Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte parole du gouvernement. Dans un entretien publié dans l'édition du 25 février de la revue brésilienne sous le titre "le Roi très aimé", M. Naciri relève que la "principale différence" entre le Maroc et les autres pays arabes est que les manifestants au Maroc "ne se prennent pas au régime". "SM le Roi est très aimé et nous avons vu des jeunes avec des pancartes disant: +Notre Roi, nous Vous aimons et nous avons quelques revendications+", affirme-t-il, notant que "cela n'a été constaté nulle part en dehors du Maroc". Le ministre a ajouté que le Royaume "est en outre, le seul pays arabe où les protestations se sont déroulées de manière pacifique", "la raison en est que le Maroc est un pays qui a engagé des réformes démocratiques depuis déjà plus d'une décennie". M. Naciri signale que le monde arabe connait "un changement fondamental" et "nous devons avoir le courage d'y faire face avec intelligence et générosité". "Le monde arabe est incontestablement soumis à de nombreux changements", que les sociétés et les Etats arabes doivent prendre en considération. "Au Maroc, nous en sommes parfaitement conscients", indique-t-il, soulignant que "SM le Roi est le garant du changement démocratique" et qu'il suffit de consulter Facebook et Twitter pour constater que les jeunes marocains perçoivent le Souverain comme "un Roi jeune et réformiste". Quant aux dernières manifestations, M. Naciri a signalé que les participants, en majorité des jeunes, protestaient essentiellement contre la "corruption" car, a-t-dit, "le Maroc est le pays arabe où il y a plus de liberté d'expression, où les personnes peuvent manifester régulièrement devant le Parlement ou ailleurs sans être victimes d'aucun acte répressif". "Ce qui est nécessaire en ce moment, poursuit-il, c'est de continuer à œuvrer ensemble pour une dynamique plus grande de réformes sociales, économiques et démocratiques. Cela sera réalisé dans la stabilité".
A cet égard, M. Naciri a affirmé que le gouvernement a traité les revendications des manifestants avec une grande tolérance et compréhension, sans crispation, ni préjugé. Les protestations du dimanche 20 février se sont déroulées dans le calme total et la stabilité, à la différence des autres pays arabes. Jusqu'ici, les mesures économiques et sociales adoptées font partie de la gestion du gouvernement pour répondre, par exemple, aux doléances en matière d'embauche et de disponibilité des produits de consommation de première nécessité. A une question sur le processus démocratique au Maroc, le ministre a souligné que "si la démocratie est Occidentale dans ses mécanismes modernes, elle demeure universelle dans son fondement moral", rappelant que "le Maroc est une Nation et un Etat anciens, qui croit en la démocratie, partant de cette double dimension". "En outre, le Maroc est le pays arabe le plus avancé dans la construction de la démocratie", poursuit-il, notant que le "Statut avancé accordé au Maroc par l'Union Européenne est une autre preuve que le Royaume est perçu positivement en Europe". Interrogé sur le rôle des médias dans la mobilisation de la foule, M. Naciri a estimé que "leur influence est absolument claire" notamment les réseaux sociaux à cause de leur impact en particulier sur les jeunes. "A cause de leur grand impact notamment sur les jeunes, une nouvelle dynamique sociale est en train de voir le jour. Les jeunes se rencontrent aujourd'hui essentiellement à travers Internet. Il est normal que ces réseaux sociaux soient leur base d'action prioritaire", a-t-il dit, précisant qu'il s'agit en majorité de jeunes étudiants et de travailleurs de toutes les couches sociales et que ce qui les unit est "le désir de changement et le rejet de l'injustice". Dans ce contexte, M. Naciri a indiqué que "la revendication de la démocratie est centrale" lors de ces mobilisations, précisant que "la revendication de la justice sociale est également très présente".