Les premières assises de la coopération décentralisée de la région de l'Oriental arrivent à point nommé pour donner une nouvelle impulsion à la coopération décentralisée Sud-Sud, ont souligné les intervenants à l'ouverture des travaux de ce forum, jeudi à Oujda. Ces assises servent aussi à créer des rapports plus proches et plus individualisés dans un monde fluctuant et fortement ébranlé par des crises financière et économique, ont-ils indiqué. Ce forum, de par son essence, offre les opportunités de mise en place d'un stock-taking d'intervention des différentes collectivités locales dans le cadre d'une coopération Sud-Sud et de projeter en commun de nouveaux objectifs, a souligné M. Oumarou Mohamed Haidara, président du haut conseil des collectivités au Mali. Mettant l'accent sur la pertinence des objectifs de ces assises tant pour les pouvoirs publics que pour les collectivités, il a estimé que les radieuses perspectives de la coopération décentralisée ne peuvent se concevoir que dans le cadre du nouveau champ qu'est la décentralisation, et par le développement de l'approche populationnelle. "En partageant nos réussites et les espaces ouverts par la coopération décentralisée, féconde et solidaire, nous assurerons plus d'efficacité dans nos actions de construire ensemble un modèle de société qui s'appui sur des valeurs mais aussi sur des espoirs et des objectifs", a encore ajouté M. Haidara. La coopération décentralisée, a-t-il poursuivi, reste un des éléments de la stratégie globale de renforcement des capacités des collectivités territoriales et un levier qui conforte la décentralisation et le développement local du Mali. "Faire des jumelages-coopération une affaire de citoyens passe avant tout par une grande sensibilisation et une information, et davantage par l'appropriation par les populations de cette dimension des relations internationales", a-t-il estimé. De son côté, l'ambassadeur de France au Maroc, M. Bruno Joubert, a fait remarquer que ces premières assises constituent un espace et un grand moment de partage et d'échange d'expériences, mettant l'accent sur le rôle que peut jouer la région de l'Oriental eu égard à ses potentialités, ses riches et sa position géographique. La région de l'Oriental est riche de ses spécificités, de sa diversité et de sa capacité à prendre en main son destin en lien avec les avancées rapides et le développement accéléré du Maroc, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a-t-il dit. Notant que l'élargissement des frontières est inscrit au programme de ces assises, il a relevé que la présence aux côtés des pays méditerranéens de représentants éminents de grands pays d'Afrique, occidentale en particulier, prend tout son sens au regard de la volonté du Maroc et de ses partenaires africains d'intensifier leur coopération Sud-Sud. Rappelant les liens de coopération qui existent entre la région de l'Oriental et des collectivités françaises, M. Bruno a affirmé que la France est "disponible et déterminée à rapporter sa contribution à des coopérations triangulaires". Tout en souhaitant plein succès aux travaux de ces premières assises qui "vont dans le sens de l'histoire", il a formé le vœu que les recommandations qui en résulteront soient mises en œuvre rapidement pour "contribuer de façon efficace à notre développement économique, social et culturel commun". Pour sa part, l'ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, M. Hugo Hans Siblesz, a mis en avant la forte présence de la diaspora marocaine dans ce pays et les projets menés par des collectivités néerlandaises avec celles de l'Oriental. Il a, dans ce sens, émis le souhait de voir ces assises créer une base solide de coopération décentralisée, et partant, renforcer davantage les relations de partenariat entre les deux pays. Organisé par le conseil de la région de l'Oriental, ce forum ambitionne d'être un moment de capitalisation des acquis des partenariats qui ont été réalisés dans le cadre de la coopération décentralisée et de consolider la plateforme de concertation déjà existante. Elles ont pour objectifs également d'encourager les pratiques concrètes de la coopération décentralisée et l'amélioration de l'accès des uns et des autres aux personnes ressources et aux moyens d'action, et l'inscription de ces coopérations dans de véritables dynamiques de développement local. Le premier panel de cette rencontre a été consacré à la présentation de la stratégie de développement de la région de l'Oriental. Précisant que la fixation des populations et le développement de l'activité économique et de l'emploi sont des enjeux majeurs, M. Ali Belhaj, président du conseil de la région de l'Oriental, a souligné que cette stratégie veut faire de l'Oriental la première écorégion du Royaume, et un territoire compétitif où il fait bon vivre. Améliorer l'accès au service de base (santé, enseignement, sport, culture), faire de l'agriculture un moteur de développement, créer un climat favorable à l'investissement, enrichir et compléter l'offre touristique et développer une industrie valorisant pleinement les richesses locales, sont les principaux objectifs de la stratégie de développement de l'Oriental, a dit M. Belhaj.