Les relations commerciales maroco-chinoises ont connu, durant les cinq dernières années, une dynamique accélérée, permettant à la Chine de devenir le 3-ème partenaire commercial du Royaume en 2010 avec un volume d'échange de 26,8 milliards de dirhams (MMDH). Par : Mustapha El Ayadi En effet, les relations commerciales entre Rabat et Pékin sont régies par l'accord commercial et économique signé le 28 mars 1995. Selon le ministère du Commerce extérieur, ce volume représente 6 pc des échanges de marchandises réalisées par le Maroc avec l'étranger avec 25 MMDH d'importations de la Chine, soit 8,4 pc du total des importations du Royaume, alors que les exportations marocaines vers ce pays ont atteint, durant la même période, près de 1,8 MMDH, soit 1,2 pc des exportations. Selon l'Office des changes, les exportations de la Chine vers le Maroc ont enregistré, au cours des cinq dernières années, une progression soutenue, passant de 11MMDH en 2006 à plus de 20 MMDH en 2009. Cette hausse est le résultat de l'augmentation des exportations des "machines et appareils divers", qui ont atteint durant l'année précédente près de 2,5 MMDH, des "appareils récepteurs radio et télévision" (2,37 MMDH) et du "thé" avec 917,7 millions de dirhams (MDH). Par ailleurs, les exportations marocaines vers la Chine sont composées principalement des "minerais de plomb", qui ont atteint en 2010 quelque 547 MDH, suivies par les "déchets et débris de cuivre, alliés au non" (plus de 422 MDH) et les "engrais naturels et chimiques" (plus de 284 MDH). Toutefois, ces chiffres ne reflètent pas la force et la profondeur des relations diplomatiques séculaires unissant les deux pays amis. Les liens officiels furent établis en 1958 et les deux pays ont fêté comme il se doit, en mai 2008, le cinquantenaire de ces relations. A la lumière de ce contexte, il est essentiel de fournir davantage d'efforts afin de booster le partenariat économique, augmenter et rééquilibrer le taux des échanges bilatéraux, actuellement déficitaire en faveur de la Chine, au profit des deux pays. Ces efforts bilatéraux consistent notamment en la multiplication de contacts et de visites entre les deux pays. La visite de travail qu'effectuera, les 13 et 14 février courant au Maroc, le ministre chinois du Commerce, M. Chen Deming s'inscrit dans le cadre de ces efforts. Ce rendez-vous sera l'occasion pour le ministre chinois et le ministre du Commerce extérieur, M. Abdellatif Maazouz de poursuivre les discussions qu'ils ont engagées au cours de leur rencontre à Pékin en octobre 2009, afin de renforcer les échanges commerciaux et le partenariat entre les deux pays. Lors d'une visite en octobre 2009 à Pékin, M. Maazouz avait appelé la Chine à ouvrir ses marchées aux produits marocains, d'autant plus que la part du Maroc dans les échanges bilatéraux ne dépassait pas 7 pc en 2008. Il avait indiqué que les échanges commerciaux sino-marocains ont connu, au cours des trois dernières années, une hausse moyenne annuelle de 72 pc, estimant que la part du Maroc "demeure en deçà des potentialités offertes par l'économie marocaine, surtout sur le marché chinois". "Cette donne nous pousse à renforcer davantage les relations commerciales bilatérales sur une base mutuellement avantageuse, un souhait exprimé par les différents acteurs marocains et chinois que j'ai rencontrés", a-t-il dit. Sans doute, le Maroc dispose d'autant d'atouts que les investisseurs chinois peuvent en bénéficier, notamment sa position géographique entre l'Europe et l'Afrique et les Accords de libre-échange signés par le Royaume avec plusieurs pays dont les Etats Unis, la Turquie, l'Egypte et la Jordanie. Les réformes économiques et sociales mises en œuvre au Royaume, ainsi que les mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour accompagner les investisseurs étrangers sont, entre autres, des avantages permettant au Maroc de devenir une plate forme pour les sociétés chinoises désireuses de s'ouvrir sur un marché d'un milliard de consommateurs en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord.