Le ministre des Habous et des affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, a mis en relief, vendredi à Agadir, le rôle primordial des imams dans la gestion des mosquées et des affaires de la noble religion islamique, avec ce qui en découle en termes de prédication et d'orientation. Dans un exposé devant SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L'assiste, à l'occasion de la présentation au Souverain du programme de qualification des imams, le ministre a souligné que toutes les mesures de réforme du champ religieux tirent leur légitimité et leur esprit de l'institution d'Imarat Al Mouminine. La mise en place du programme de qualification des imams, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en Âœuvre du Pacte des ouléma (Mithaq Al Oulamae), a nécessité l'adoption d'une démarche pertinente fondée sur une évaluation globale du niveau d'instruction des imams, afin de tracer les objectifs du programme et en élaborer le contenu, compte tenu des besoins des bénéficiaires. L'évaluation, a-t-il précisé, a fait ressortir un certain décalage dans les niveaux d'instruction des imams, étant donné que 18 pc seulement d'entre eux ont évolué dans les établissements d'enseignement public et 37 pc ont suivi des études d'enseignement originel, alors que le niveau de 45 pc des imams se limite à la mémorisation du Saint Coran avec un minimum de connaissances sur les sciences religieuses. Le ministre a relevé que ce décalage se répercute à trois niveaux, à savoir la performance de l'imam, la culture générale le qualifiant à l'accomplissement du devoir d'orientation et le niveau de maîtrise de la langue arabe. Partant de ce constat, le conseil supérieur des ouléma a élaboré, en coordination avec le ministère des Habous et des Affaires islamiques, un programme global et bien défini pour la concrétisation des objectifs tracés dans ce domaine, tout en veillant à la mobilisation des ressources humaines et matérielles nécessaires pour y parvenir. Selon M. Toufiq, la qualification des imams pour qu'ils mènent au mieux leurs missions, avec au premier rang la préservation de la sécurité spirituelle de la nation, nécessite une action qui couvre quatre axes d'intervention. Il s'agit, a-t-il expliqué, de sensibiliser les imams au cadre doctrinal qui gouverne leur action, de leur permettre de remplir leur rôle pour conforter les mosquées dans leur vocation en tant que lieux d'orientation religieuse et de diffusion de la pensée religieuse authentique, de renforcer leur présence en matière d'encadrement et de guidance vers le droit chemin en s'inspirant des principes du Fiqh Attayssir, et de favoriser un climat de communication et d'échange avec les ouléma. Sur le plan pratique, a ajouté le ministre, le programme de qualification des imams prévoit deux rencontres mensuelles entre les Imams (entre 20 et 40 imams) d'une commune rurale ou urbaine et un Alem-encadrant désigné par le conseil supérieur des oulémas. Cette opération inédite nécessite un budget annuel de 125 millions de dh et couvre les 44.600 Imams que compte le Royaume, encadrés par 1.426 oulémas. Le contenu du programme, conçu par un comité spécialisé composé de membres du Conseil supérieur des ouléma, s'articule autour de quatre axes ayant trait aux fondements de l'action des imams (la doctrine des Ahl-sunna wa al-jamâa, la doctrine ashâarite, le rite malékite, le soufisme sunnite, et Imarat Al-Mouminine), aux conditions de l'Imamat, à l'enseignement du Saint Coran et des fondements de la prédication et de l'orientation religieuse, ainsi qu'au savoir requis pour une meilleure réhabilitation du rôle de l'Imam dans la préservation de la sécurité spirituelle et au service de la société. Le ministre a, en outre, rappelé que la mise en place de ce programme intervient en application des Hautes directives contenues dans le discours royal du 26 Ramadan 1429 (27 septembre 2008). Dans ce discours, SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, avait donné Ses Hautes instructions pour la mise en chantier d'un programme global d'encadrement et de mise à niveau des imams de mosquées, conformément au pacte des ouléma et selon un plan bien défini, sous l'impulsion du Conseil supérieur des ouléma, en coordination avec le ministère des Habous et des Affaires islamiques.