L'expérience marocaine en matière d'urbanisme durable en milieux désertiques a été mise en exergue lors du premier congrès arabe sur l'habitat, tenu au Caire en marge du Conseil des ministres arabes du logement et de l'urbanisme. Intervenant à cette occasion, le directeur de l'agence urbaine d'Ouarzazate, Bachir Ousibla, a souligné que les différentes formes de construction dans les milieux arides et semi-arides dans les pays arabes, en général, ont été faites sans tenir compte des exigences de la protection de l'environnement et des ressources naturelles. A cet égard, le conférencier a passé en revue les procédures et dispositions institutionnelles et législatives prises par le gouvernement marocain pour remédier à cette situation et préserver le patrimoine architectural saharien pour servir les objectifs du développement durable, notamment celles relatives à la création d'un certain nombre d'organismes en charge du développement dans ces zones, l'objectif étant de veiller au respect des caractéristiques des zones arides et semi-arides. Il a également rappelé les politiques gouvernementales dans le domaine de l'habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace pour la période 2008-2012 et qui ont permis, selon lui, de mettre en oeuvre une vision commune des priorités stratégiques pour la région, basées sur la valorisation de l'espace et des ressources naturelles. Dans le même ordre d'idées, il a mis l'accent sur les grands chantiers mis en œuvre dans ce domaine, citant notamment les programmes d'intervention pour la lutte contre l'habitat menaçant ruine et les bidonvilles, ainsi que pour la promotion de logements économiques et à faible coût en partenariat avec le secteur privé. Il a, d'autre part, souligné que la politique d'habitat dans les zones sahariennes est fondée sur le maintien de la construction avec des matériaux locaux inspirée du design contemporain et en tenant compte des exigences de la préservation de l'environnement et des ressources naturelles, ainsi que des études de référence visant la protection des oasis, qualifiés de patrimoine mondial de l'humanité. Il a aussi rappelé les mesures mises en place pour la réhabilitation des Ksours et des Kasbahs au sud du Maroc, du patrimoine architectural et urbanistiques dans les villes d'Ouarzazate et de Zagora et dans le sud-est du Maroc. Le conférencier a indiqué que le patrimoine architectural dans les régions sahariennes constitue une richesse et une référence-clé dans la planification urbaine moderne vu sa diversité au niveau architectural et son harmonie avec l'environnement. Concernant le monde arabe, le responsable a indiqué que les zones propices au développement urbanistique dans le monde arabe ne dépassent pas 11 pc, alors que 89 pc de la superficie comprennent des milieux arides, soulignant que cette situation affecte le niveau de développement et sa viabilité. Et de conclure que dans le monde arabe, le développement urbain dans les zones sahariennes devra viser à réaliser l'harmonie et l'équilibre entre les besoins humains et les exigences de l'environnement à travers l'utilisation efficace des matériaux de construction disponibles et accessibles dans les oasis et dans l'environnement saharien en général. Organisé du 22 au 26 décembre par la Ligue arabe sous le thème "la construction durable dans la région arabe, en particulier dans un environnement désertique", ce congrès a pour objectif de déterminer les visions et politiques permettant de garantir un développement durable du secteur de l'urbanisme dans les régions désertiques. La préservation de l'identité de ces zones et leurs spécificités écologiques à travers l'utilisation des technologies de l'énergie renouvelables sera également au centre de cette rencontre. Ce congrès devra aboutir à des recommandations portant notamment sur la rationalisation de la consommation d'eau et d'énergie et de l'exploitation des ressources naturelles pour assurer la préservation des équilibres écologiques.