Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri a souligné que la gestion stricto-sensu du dossier du Sahara pourrait connaître une réactualisation à travers le débat démocratique en cours au Maroc. Lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement, réuni jeudi, M. Naciri a affirmé, en réponse à une question "sur la prochaine étape de la gestion de la question de l'intégrité territoriale", que cette étape n'est que la continuation de la manière dont le dossier a été géré jusqu'à présent, ajoutant que le débat démocratique laisse apparaître deux grandes orientations fondamentales au niveau du fond et de la forme. "Sur le fond, a-t-il dit, il n'y a évidemment aucun changement. Nous considérons que le Maroc doit consacrer le parachèvement de son intégrité territoriale par la récupération d'une partie de son territoire qui était colonisée, le Sahara marocain". M. Naciri a rappelé que le Sahara marocain a été colonisé en 1884 dans les conditions que tout le monde connaît, ajoutant que le problème est que le Maroc a recouvré son indépendance et sa souveraineté sur ses territoires par étapes. "Nous avons récupéré la zone nord, la zone du Rif, Tanger, Sidi Ifni. Nous sommes en train de tout récupérer par portions", a-t-il dit, affirmant que la récupération du Sahara s'inscrit dans cette dynamique. Le Maroc n'est pas responsable du dépeçage de ses territoires par le fait du colonialisme à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, a-t-il argué. Sur la forme, a poursuivi le ministre, le débat démocratique est en cours pour tirer les conclusions et les leçons parce que le Maroc est un pays qui croit en le débat et en l'échange d'opinions et qui n'a pas peur d'écouter les opinions éventuellement divergentes, dès lors que cela relève des questions de forme. "30 millions de Marocains sont d'accord pour dire que le Sahara revient de droit au Maroc", a-t-il fait observer, réitérant que le Royaume est un pays de débat et que la question du Sahara est débattue de manière démocratique au même titre que les questions ayant trait à la répartition des richesses, au chômage des jeunes ou aux grands dossiers économiques ou infrastructurels. Le Royaume fait partie des grandes nations civilisées et pacifiques, a-t-il attesté, ajoutant qu'être pacifique ne signifie pas être dépourvu de moyens d'action en face d'un conflit qui lui a été imposé et qu'il n'a pas choisi. "Nous demeurons pacifiques, nous l'avons démontré, nous transmettons le message fraternel et respectueux à nos voisins qu'ils soient à l'est ou au nord", a insisté M. Naciri, ajoutant que "le seul but du Maroc est de voir disparaître les raisons qui motivent sa déception et son désappointement vis-à-vis des comportements de nos voisins de l'est ou du nord". "Le Maroc veut travailler dans un environnement régional apaisé qui lui permettrait de tendre la main utilement et efficacement à nos voisins algériens et espagnols pour construire ensemble cet espace géopolitique de paix, de stabilité, de coopération et de fraternité", a-t-il affirmé. Par ailleurs, dans une réponse à une question relative à la date de remise du rapport de la Commission consultative de la régionalisation (CCR), M. Naciri a fait savoir que son président remettra les conclusions des travaux à SM le Roi Mohammed VI dès que la commission aura mené à bien sa mission. Il a ajouté que cette commission a travaillé de manière très sérieuse et très substantielle et écouté les opinions de toutes les parties concernées, tant les partis politiques que les autres intervenants sollicités pour exprimer leurs opinions. Le Maroc, qui accorde à la problématique de la régionalisation une importance fondamentale, est engagé dans un processus de démocratisation irréversible, a rappelé le ministre. La démocratisation de la gouvernance, notamment par le biais de la régionalisation aussi avancée et moderne que possible, est un élément fondamental du processus de démocratie et de modernité dans lequel le Maroc est engagé, a-t-il souligné.