Le ministre français de l'Intérieur et de l'Immigration, M. Brice Hortefeux, a annoncé un durcissement de la procédure de délivrance des visas de court séjour en France dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine. "Les visas de court séjour ne doivent pas être des +passeports pour la clandestinité+", a-t-il souligné dans un entretien publié mercredi par le journal français +Le Figaro+. M. Hortefeux a indiqué qu'il prévoit dans ce sens de réunir, dans les prochaines semaines, les préfets et les consuls français pour leur fixer ses priorités dans l'attribution de visas, et surtout leur demander d'"être plus vigilants dans la délivrance des visas de court séjour". "L'immigration illégale doit baisser et elle baissera", a insisté le ministre français de l'Intérieur qui a vu son champ de compétences s'élargir à l'immigration après le dernier remaniement gouvernemental. Il a souligné que sa mission dans ce cadre est claire: "poursuivre, conforter et amplifier la nouvelle politique d'immigration voulue par le président français Nicolas Sarkozy". "J'avance avec trois principes simples et justes", a-t-il affirmé. Le premier part du fait que "la France, comme tous les pays, a le droit de choisir qui elle veut et qui elle peut accueillir sur son territoire". Son deuxième principe c'est qu'"un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine, sauf situation politique, humanitaire, religieuse ou sanitaire particulière". "Enfin, un étranger en situation légale, et respectant nos règles, doit bénéficier, pour l'essentiel, des mêmes droits économiques et sociaux que les Français", a relevé M. Hortefeux, convaincu que "c'est en luttant contre l'immigration illégale que nous réussirons l'intégration des étrangers qui respectent nos règles communes". Depuis 2007, près de 106.000 immigrés clandestins ont été éloignés dont 25.500 depuis le début de l'année, selon le ministre français qui se félicite des efforts déployés par ses services pour la lutte contre les réseaux d'immigration clandestine. "Nous combattons avec vigueur les passeurs, les mafieux, tous ces esclavagistes modernes qui exploitent la misère humaine: depuis janvier, 156 filières ont été démantelées, contre 126 l'an dernier. C'est donc un progrès record", a-t-il dit. Le ministre a également fait état de progrès en matière de surveillance des frontières, "puisque ceux qui tentent d'entrer sans visa ont été près de 100.000 à être refoulés depuis trois ans". Il déplore, en revanche, l'augmentation des demandes d'asile, une tendance qui est généralisée, selon lui, à l'échelle européenne. "Depuis 2008, les demandes d'asile ont augmenté de 18 pc en Allemagne, 24 pc en Autriche et même 40 pc en Belgique. La France n'échappe pas à ce mouvement, puisque nous sommes passés de 35.520 demandeurs en 2007 à 47.686 en 2009, avec une nouvelle hausse de 8 pc sur les dix premiers mois de l'année", a-t-il indiqué. Pour faire baisser la pression de l'immigration clandestine, le ministre français plaide pour le renforcement de la coopération entre les pays européens en matière de contrôle des frontières, notamment dans le cadre du pacte européen, ainsi que pour la poursuite du dialogue avec les pays sources. "C'est le meilleur moyen de maîtriser l'immigration, notamment avec le Maghreb et l'Afrique subsaharienne. Une quinzaine d'accords ont, d'ores et déjà, été signés", a-t-il dit.