L'Association des Tribus Sahraouies Marocaines en Europe (ATSME), basée à Paris, a dénoncé vendredi le bannissement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par le Polisario en Mauritanie pour le forcer à rester éloigné des camps de Tindouf, le privant de sa famille et de son droit de défendre ses opinions auprès de la population des camps. Après des mois de séquestration loin des camps de Tindouf et sous la pression du Maroc et des ONG des droits de l'homme, l'ancien responsable du polisario qui a épousé le plan d'autonomie marocain a été remis mercredi par ses ravisseurs au délégué du HCR en Mauritanie. Pour le porte-parole de l'ATSME, M. Lahcen Mahraoui, il s'agit d'un "dénouement en demi-teinte pour l'heure puisque Mustapha Salma est contraint à un éloignement forcé. "En effet, après le calvaire qu'il a enduré tout au long de cette période et alors qu'il s'apprêtait à rejoindre sa famille dans les camps de Tindouf, à son arrivée en Mauritanie voici deux jours, le voici contraint et forcé de se tenir éloigné de Tindouf", relève M. Mahraoui. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud se trouve ainsi dans "l'incapacité" de retrouver les membres de sa famille, mère, femme et enfants, retenus à Tindouf et de s'exprimer pour défendre ses opinions au sein de la population séquestrée, comme il en avait émis le souhait avant d'être, de ce fait, arrêté et maltraité. Il avait souhaité , à son retour en Algérie à l'issue d'un séjour dans les provinces du Sud, défendre le projet d'autonomie proposé par le Maroc, soutenu par la communauté internationale et par les sahraouis séquestrés à Tindouf qui y voient une solution gagnant-gagnant capable de mettre fin à leur calvaire sans compromettre l'avenir du grand Maghreb auquel aspirent toutes les populations de la région. Aujourd'hui, souligne l'ATSME, l'éloignement est une solution "inacceptable contraignant la famille de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud à une séparation forcée"."Une fois de plus la direction du Polisario et les services secrets de l'Algérie portent atteinte de manière flagrante et outrancière" aux droits individuels, à la liberté de mouvement et d'expression d'un militant Sahraoui. L'ATSME saisit cette occasion pour remercier toutes les instances nationales et internationales pour leur mobilisation qui a permis la délivrance de Mustapha Salma, les appelant à rester mobilisés pour mettre fin à cet éloignement pour qu'il puisse "bel et bien jouir de tous les droits garantis par la Charte internationale des Droits de l'Homme". "Cette liberté conditionnée par l'éloignement n'affranchit ni la direction du Polisario ni les services secrets de leurs responsabilités dans ce qu'a pu subir Mustapha Salma et dans ce qu'il continue de subir", estime M. Mahraoui. Pour cette ONG, il faut que " le combat se poursuive, que des organisations internationales telles que Human right Watch, Amnesty International et le HCR puissent enquêter pour déterminer les responsabilités et atteintes aux Droit de l'Homme", dont a été victime Mustapha Salma, afin d'identifier les coupables et rétablir Mustapha Salma dans tous ses droits.