Plusieurs universitaires et enseignants chercheurs se sont donnés rendez-vous, vendredi à Nador, pour débattre du projet de la régionalisation élargie prônée par le Maroc ainsi que de ses dimensions politiques, économiques, culturelles et sociales. Réunis dans le cadre d'une rencontre sous le thème "Dimension de la régionalisation élargie au Maroc: théorie et pratique", ces universitaires entendent contribuer au débat engagé au niveau national dans la perspective de parvenir à la mise en place, de manière participative, d'un modèle de régionalisation tenant compte des spécificités marocaines. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre de deux jours, le doyen de la faculté pluridisciplinaire de Nador (université Mohammed I-Oujda), M. Gharib El Khadir a indiqué que cette initiative se veut une contribution de la faculté de Nador au débat autour de la régionalisation élargie, qui devrait, une fois appliquée, contribuer au rayonnement des régions du Maroc et partant renforcer l'édifice d'un Maroc moderne et ouvert. Soulignant l'importance des Orientations Royales à ce sujet, M. El Khadir a relevé que la régionalisation élargie inaugure une nouvelle génération des réformes institutionnelles, ajoutant que la bonne gouvernance favorisant la lutte contre l'exclusion et la pauvreté, la solidarité interrégionale et la décentralisation sont, entre autres, les aspects fondamentaux de cette régionalisation. Le doyen de la faculté des sciences juridiques de Settat, M. Rachid Said a souligné l'importance de cette réunion en ce sens qu'elle aborde la question de la régionalisation élargie, l'un des chantiers grandiose ouvert par le Royaume, ajoutant que cette rencontre fait partie d'une série d'initiatives visant à approfondir le débat sur ce sujet. Pour sa part, Mostapha Okacha, professeur à la faculté pluridisciplinaire de Nador, a tenu à préciser que l'idée de la régionalisation élargie au Maroc n'est pas importée ou imposée de l'extérieur, mais constitue l'aboutissement du processus de démocratisation et de développement économique que connait le Royaume. L'objectif de cette politique est d'associer la population locale à la prise de décision et à la gestion de leurs affaires en favorisant l'émergence d'une élite locale capable de s'ériger en force de proposition, a-t-il dit. Najib Hjioui, professeur à la faculté des sciences juridiques de Settat, a soulevé, quant à lui, une série d'interrogations qui devraient faire l'objet du débat entre les participants à cette rencontre, notamment celles relatives aux prérogatives de la nouvelle région et sa relation avec le centre, l'interférence des missions des représentants de l'Etat et des autorités élues outre la problématique de la solidarité interrégionale et de la gestion de la diversité culturelle, entre autres. Cette rencontre est organisée par la faculté pluridisciplinaire de Nador (université Mohammed I-oujda) en collaboration avec l'université Hassan Premier (Settat), l'association marocaine de recherche administratif locale et développement (AMRALD) et La Fondation allemande Hanns Seidel (FHS). Plusieurs sujets seront abordés lors de cette rencontre notamment "la régionalisation actuelle en perspective d'une régionalisation élargie", "la régionalisation élargie comme outil de gestion locale démocratique", "les spécificités marocaines et la régionalisation ", "l'amazigh et la régionalisation", "la dimension de développement de la régionalisation" et "la régionalisation élargie : perspectives et attentes". Les expériences accumulées par le Royaume en matière de démocratie et de décentralisation lui permettent de franchir un nouveau pas sur la voie du renforcement de la démocratie locale à travers la création de richesses et la réalisation de la prospérité socio-économique des régions, soulignent les organisateurs. Le projet de la régionalisation élargie au Maroc a pour objectifs notamment la promotion de la diversité politique, le renforcement de la démocratie locale, le développement de la diversité culturelle dans le respect des spécificités locales, la mise en place de stratégies économiques intégrées tirant profit des potentialités régionales et l'encouragement de la gestion participative basée sur la responsabilité, la légitimité et la transparence.