Les Maires et dirigeants régionaux du monde entier ont plaidé, samedi à Mexico, pour ''une reconnaissance globale de l'autonomie locale et régionale'' et insisté sur leur attachement pour ''la liberté d'organiser et de gérer (leurs) services publics''. Les participants au 3ème congrès mondial des dirigeants locaux et régionaux, réunis du 16 au 20 novembre courant dans la capitale mexicaine, ont insisté pour que les gouvernements locaux et régionaux ''ne subissent pas de manière disproportionnée les réductions fiscales et budgétaires provoquées'' par les crises économiques et financières globales. Dans les recommandations adoptées à l'issue des travaux de ce congrès organisé par Cités et gouvernements locaux unis (CGLU), les participants ont appelé les gouvernements de tous bords à renforcer les ''politiques favorables à la décentralisation démocratique et à l'autonomie locale''. Ces politiques, insistent-ils, doivent inclure les pouvoirs nécessaires pour atteindre un développement local efficace et un cadre fiscal et financier solide, permettant aux gouvernements locaux de mettre en Âœuvre leurs programmes de développement. Le Congrès de CGLU recommande également que la communauté internationale prenne des ''mesures contraignantes plus audacieuses afin de prévenir les dérèglements climatiques et d'amortir leurs impacts''. A ce propos, les villes et les gouvernements régionaux se disent disposés à collaborer avec les gouvernements centraux, par l'intermédiaire de CGLU, entant que partenaires dans cette lutte contre le changement climatique et à contribuer à la protection et la valorisation de la biodiversité. Ils soutiennent également le ''Pacte pour le climat'' qu'une centaine de villes vont signer, dimanche à Mexico. S'agissant de la vision globale pour ''la Ville de 2030'', le congrès incite la communauté internationale à reconnaitre que ''le défi urbain est un point focal de notre avenir commun'', d'où la nécessité de travailler de concert pour le relever, dans le cadre de partenariats d'égal à égal. A cet égard, les congressistes soulignent l'importance de la bonne gouvernance locale dans le développement des villes et des régions, ''fondée sur des politiques d'inclusion, de participation et de transparence''. Ils encouragent dans ce sens les villes à adopter et promouvoir la ''Charte-Agenda Mondiale des droits de l'Hommes dans la cité'' et élaborer des initiatives de formation et de capacitation en matière de gouvernance locale et de planification stratégique. D'autre part, les participants plaident pour une adaptation de la gouvernance à plusieurs niveaux, afin de garantir que ''les problèmes et les besoins communs à l'ensemble du territoire urbain soient pris en compte de manière cohérente''. Abordant le volet culturel, le congrès appelle les gouvernements nationaux, l'ONU et les agences de développement à ''intégrer explicitement la culture aux politiques et programmes de développement, avec des objectifs clairs et mesurables''. Le congrès a aussi consacré une place importante à la contribution grandissante des villes et des gouvernements régionaux aux défis mondiaux et leur nouveau statut de ''partenaires privilégiés'' de la communauté internationale dans les grandes défis communs. Les Maires et dirigeants régionaux ont invité les gouvernements locaux à participer de manière active dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à travers des mesures de lutte contre la pauvreté et l'implication des interlocuteurs sociaux dans les sphères de gouvernance. Ils ont réaffirmé, enfin, leur ''engagement pour atteindre l'égalité des femmes et des hommes'' dans tous les domaines relevant de la responsabilité des villes et des gouvernements régionaux, y compris dans les processus participatifs et de démocratie locale et dans la planification urbaine et la prestation de service. Le 3ème sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux a également adopté un ''Manifeste pour la Ville de 2030'', qui réaffirme la détermination des congressistes à ''faire en sorte que notre monde urbain soit inclusif et solidaire'' et que les objectifs qu'ils ont en partage se réalisent. Le Manifeste souligne que ces objectifs communs se rapportent à la mise en place d'une ''ville démocratique et autonomie, inclusive et participative'', qui soit dotée d'une ''vision pour le futur''. Ces objectifs ont trait aussi à un espace urbain de bien-être et créatif qui privilégie la culture et qui soit pacifié et sûr. La ''ville de 2030'' doit être un espace de grande mobilité, sans bidonvilles, favorisant l'emploi et dotée de services publics de qualité, insiste le Manifeste. Ce texte souligne que la ville de demain doit être plus propre, plus verte et plus compacte, où la gouvernance est une responsabilité partagée. Au terme de cette réunion à Mexico, il a été décidé que le 4ème sommet de CGLU soit organisé à Rabat en 2013.