L'artiste peintre et cinéaste marocain, André El Baz, propose une exposition inédite de ses oeuvres à la Villa des Arts de Rabat, inaugurée, mardi soir, et ouverte aux visiteurs jusqu'au 30 décembre prochain. Organisée par la Fondation ONA et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), elle consiste en une rétrospective des oeuvres de l'artiste qui dévoile, pour la première fois, plus de 250 oeuvres, fruit de plus d'un demi-siècle de peinture. L'exposition retrace le parcours de l'artiste depuis ses travaux de jeunesse jusqu'à ses oeuvres de maturité, tandis que pour celle montée à Casablanca (2 novembre-30 décembre) les travaux à base de fibre végétale ont une place prépondérante. Cette rétrospective est accompagnée par la présentation du livre ''Tu en verras de toutes les couleurs. Parcours d'un précurseur de la peinture contemporaine au Maroc''. Cet opuscule, édité par la Croisée des chemins, comporte le récit du vécu d'André El Baz et de ses expériences partagées avec d'autres artistes marocains. Considéré comme un des pionniers de la peinture contemporaine marocaine, André El Baz est un artiste iconoclaste puisqu'il est connu pour sa ''manie'' de détruire ses oeuvres achevées avant de leur donner une seconde vie en procédant ensuite par collage. André El Baz est né en 1934 à El Jadida. Troisième enfant d'une famille de sept personnes, il est le premier Marocain de confession juive à exercer la peinture en professionnel. A l'âge de vingt ans, il introduit des papiers collés dans ses oeuvres graphiques. De 1957 à 1961, El Baz s'inscrit à l'école des Beaux Arts de Paris (atelier Pierre Eugène Clairin) et s'installe à Montmartre. Il retourne au Maroc où il rejoint Farid Belkahia, pour enseigner, de 1962 à 1963, la peinture, le dessin et l'histoire de l'art à Casablanca. La première exposition personnelle d'El Baz était un triomphe. La vigueur de son trait, la nouveauté de son monde de représentations lui valent un succès total à Oxford: il vend tout. André El Baz voyagera beaucoup, notamment au Canada où il est représenté par deux galeries : à Montréal et à Ottawa. Un prestigieux atelier le fixe toutefois à Paris.