Des millions d'Américains se rendent, mardi, aux urnes afin d'élire leurs représentants au Congrès à l'occasion des élections législatives de mi-mandat, dans lesquelles l'opposition républicaine est donnée favorite pour reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et réaliser des gains "substantiels" au Sénat. .-Par Naoufal ENHARI-. En effet, plusieurs sondages d'opinion réalisés au cours des dernières semaines précédant ce scrutin crucial, qui intervient à mi-chemin entre l'élection de Barack Obama en novembre 2008 et la prochaine élection présidentielle de 2012, prédisent un raz-de-marée républicain, en raison principalement d'un mécontentement général des électeurs a cause de la situation économique prévalant dans le pays. Un sondage réalisé par le Wall Street Journal et NBC News, publié à la veille de ces élections, révèle ainsi que quelque 49 pc des Américains se disent favorables à ce que les Républicains reprennent le contrôle du Congrès suite au scrutin de mardi, tout en exprimant leur mécontentement de la gestion de l'économie par les Démocrates. Selon cette étude, près de la moitié des personnes affirmant favoriser le contrôle du Congrès par le Parti républicain soulignent que leurs sentiments reflètent "un vote de contestation" des Démocrates, ce qui représente, selon plusieurs analystes de la scène politique US, une proportion inhabituellement élevée de frustration chez les électeurs, qui risquent ainsi de sanctionner le parti au pouvoir le privant de sa majorité au Congrès. Mais si l'économie demeure, de loin, le souci majeur des Américains, dont 52 pc estiment que cette question reste "le plus important problème" auquel le pays doit faire face, la perte de vitesse enregistrée par les Démocrates dans les sondages d'opinion s'explique aussi par le manque d'enthousiasme affiché par l'électorat de base du parti de Barack Obama. Cette désaffection des électeurs du parti démocrate contraste en effet avec le regain d'enthousiasme sans précédent affiché par l'électorat républicain, qui se montre plus que jamais enthousiaste à l'idée d'aller voter en faveur du Grand Old Party (GOP) au cours de ce scrutin qui porte sur le renouvellement des 435 sièges de la Chambre des représentants et du tiers du Sénat qui en compte 100, ainsi que l'élection de 37 gouverneurs. Sentant le danger venir de ce "gap d'enthousiasme" de la part de l'électorat de base et traditionnel du parti démocrate, le président Barack Obama, qui avait sillonné le pays de long en large au cours des dernières semaines afin de rallier les électeurs aux candidats de son parti, a lancé ce weekend un ultime appel à cet électorat pour voter en masse afin de contenir un raz-de-marée républicain. Depuis Cleveland, dans l'Ohio (centre), Etat-clé et généralement indécis dans toute élection aux Etats-Unis, le chef de l'exécutif US avait averti les partisans de son parti que dans l'absence d'une mobilisation massive lors de ce scrutin, "les progrès réalisés au cours des deux dernières années seront perdus". En effet, une Chambre des représentants dominée par les Républicains risque de se révéler comme une barrière infranchissable pour les projets de loi et le programme de réforme de la Maison Blanche. De plus, au Sénat, où l'administration Obama fait déjà face à une minorité de blocage des Républicains, davantage de sièges pour le GOP signifieraient inéluctablement plus de risques de blocage. Mais pour contrôler la Chambre des représentants, les Républicains n'ont besoin que de 39 sièges additionnels, alors que les sondages d'opinion prédisent que le GOP pourrait rafler jusqu'à 50 sièges occupés actuellement par des élus démocrates, outre le fait qu'il risque aussi de grignoter davantage de sièges au Sénat, voir s'assurer également son contrôle. Un tel scénario serait une réplique de ce qui s'était passé en 1994, lorsque le président démocrate de l'époque (Bill Clinton) avait subi un revers électoral deux ans après son arrivée au pouvoir, avec la prise de contrôle par les Républicains des deux Chambres du Congrès.