Le think-tank britannique, Oxford Business Group (OBG), a souligné lundi la forte croissance que connait actuellement le secteur marocain de l'aviation grâce aux diverses initiatives lancées dans ce sens par le gouvernement. La hausse des arrivées de visiteurs et les nouveaux liens établis avec l'Europe montrent que le secteur de l'aviation marocain, qui bénéficie des initiatives gouvernementales en matière d'expansion des aéroports et de négociation de régime "ciel ouvert", "est bel et bien en période de croissance", indique le groupe dans une analyse parvenue à la MAP. Le flux des voyageurs pour les mois estivaux de mai, juin et juillet a crû en moyenne de 13 pc par rapport à l'année précédente, indique OBG, citant des chiffres publiés par l'Office national des aéroports. Ainsi, les aéroports du Royaume ont vu transiter 1.59 million de passagers en juillet seulement, indique la source, relevant que Casablanca demeure la plate-forme principale, dans la mesure où elle a accueilli 49 pc du flux des passagers depuis le début de l'exercice financier. Si Tanger et Nador ont tous les deux connu une croissance du nombre de passagers à deux chiffres (37.3 pc et 21,8 pc respectivement) au cours des sept premiers mois de 2010, Fès a également vu ses arrivées augmenter de 39.2 pc, poursuit le think-tank. .+ Le MAROC, UNE EXCEPTION A LA MOROSITE GENERALE +. OBG, qui a souligné la conjoncture difficile qui a affecté l'aviation internationale notamment en raison du nuage de cendres volcaniques provenant d'Islande et la baisse de 3.5 pc de la demande mondiale des voyageurs en 2009, a noté que "le Maroc est une exception à la morosité générale, dans la mesure où le nombre de ses arrivées touristiques n'a cessé d'augmenter depuis 2007". Les initiatives gouvernementales visant à développer l'infrastructure liée à l'aviation et à augmenter le nombre de visiteurs ont beaucoup contribué à cette tendance positive. La source rappelle qu'entre 2005 et 2008, le gouvernement a investi 670 millions d'euros dans le cadre d'une stratégie ayant pour but la modernisation et l'expansion de la plupart des 12 aéroports du pays. Parmi les travaux entrepris, on compte la rénovation, d'une valeur de 173 millions d'euros, de l'Aéroport Mohammed V de Casablanca, qui a vu sa capacité annuelle doubler pour passer à huit millions de passagers, ainsi que l'amélioration des terminaux et l'extension des pistes des aéroports de Tanger, d'Al Hoceima, d'Essaouira, d'Errachidia, de Dakhla et de Marrakech. Et d'ajouter que l'accord "Ciel Ouvert" signé entre le Maroc et l'Union européenne (UE) en 2006 est un autre élément qui a contribué à la croissance du secteur. L'accord qui élimine toutes les entraves aux liaisons aériennes est la première entente du genre signée entre l'UE et un pays non membre de l'Union, indique OBG, soulignant que la signature de cet accord a entraîné l'entrée sur le marché marocain d'une série de nouvelles compagnies aériennes au cours des trois dernières années, dont Ryanair, la compagnie aérienne irlandaise à bas prix, qui a mis en service une nouvelle liaison entre Edimbourg (Ecosse) et Marrakech à partir de mai 2010. Cette annonce a été suivie par celle de la compagnie aérienne à bas prix basée au Royaume-Uni, Easyjet, qui prévoit d'établir une nouvelle liaison entre Fès et Paris en novembre 2010, alors que l'entreprise assure déjà des vols vers Casablanca, Marrakech, Tanger et Agadir, poursuit le think-tank. .+LE MAROC UNE BASE DE SOUS-TRAITANCE INDUSTRIELLE+. Les compagnies aériennes et les aéroports ne sont pas les seuls à avoir bénéficié des efforts du gouvernement visant à améliorer la position du pays dans le secteur de l'aviation, observe OBG, soulignant que le Maroc est devenu depuis quelques années une base de sous-traitance industrielle pour les entreprises contractantes européennes du domaine de l'aéronautique et de l'espace. Le secteur emploie actuellement 7.000 personnes dans 90 sociétés, dont la valeur du volume des exportations s'élève à 520 millions d'euros, indique la source, notant que le Royaume a également mis en place des mesures incitatives supplémentaires pour attirer les entreprises aéronautiques. Le gouvernement s'est engagé d'abord à leur offrir une exonération totale de l'impôt sur les sociétés pour une période de cinq ans, ensuite, à assumer partiellement les coûts de la formation technique du personnel et, finalement, à créer ou à agrandir de nouvelles zones industrielles aéronautiques spéciales comme Nouasseur, près de l'Aéroport international de Casablanca, explique le groupe britannique. Il rappelle, dans ce contexte, que le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies ainsi que le ministère de l'Economie et des Finances ont signé cette année un contrat de 12 millions d'euros avec Zodiac Aerospace Maroc pour la recherche sur les équipements aéronautiques et leur production. Ces efforts s'ajoutent à l'impressionnant Plan Azur, un programme ambitieux, appuyé par le gouvernement et lancé en 2002, qui vise à faire passer le nombre de visiteurs à 10 millions par an. Si le Maroc continue d'investir dans le tourisme et le transport comme il l'a fait au cours des dernières années, la courbe de croissance de ces secteurs a de bonnes chances de garder la même tendance, conclut le groupe de recherche.