"Imilchil, la mémoire collective" est l'intitulé d'un nouveau livre en langue arabe publié récemment par les deux chercheurs Bassou Oujbour et Lahcen Aït Lafquih aux éditions de l'Association Akhyam. Ce livre de 178 pages (format moyen), qui s'inscrit dans le cadre de la réparation communautaire, retrace le processus de la réconciliation dans la région d'Imilchil, avec un arrêt sur la mémoire et les fondements culturels de la résistance au sein des tribus, notamment à travers la poésie amazighe. Respectivement anthropologue et poète amazigh, les chercheurs Aït Lafquih et Oujbour ont mis en exergue les grandes figures du soufisme, de résistance et des arts relevant de la tribu des Aït Hdiddou, afin de cerner l'histoire dans toutes ses facettes. Dans cet ouvrage, les deux chercheurs s'évertuent à mettre une distinction entre la mémoire, en tant que corollaire de l'oubli, du quotidien et du communautarisme, d'une part, et l'histoire en tant que science visant à élucide des faits étudiés dans un esprit objectif. Outre l'introduction, ce livre édité se décline en six parties et plusieurs annexes, en l'occurrence "la problématique de la mémoire dans la zone d'Imilchil", "les fondements culturels de la résistance", "la résistance des Aït Hdidou à travers la poésie amazighe", "Sountat, entre la belle nature et la misérable mémoire" et "les figures du soufisme, la résistance et les arts de la tribu des Aït Hdidou". Les chercheurs remontent le temps à la période coloniale pour évoquer aussi bien les batailles livrées aux forces de l'occupation française (Aït Yaacoub, Tahyant, Outerbat, Tilmi, Badou) et certains crimes commis par les forces coloniales contre les populations locales, notamment les attaques contre le souk hebdomadaire de Sountat, la Zaouia, refuge des femmes et des enfants, les mariages à Sountat et la mosquée d'Aït Ali Ouikou. L'un des passages importants de ce livre reste celui abordant la portée historique du village de Sountat et les efforts de l'Instance équité et réconciliation (IER), qui avait choisi ce site comme étant un des bénéficiaires du programme de la réparation communautaire.