La communauté musulmane de la ville française de Strasbourg (nord-est) et plusieurs responsables politiques de la cité alsacienne ont condamné les actes racistes visant le maire socialiste Roland Ries dont la maison a été couverte ce week-end d'inscriptions contre la construction d'un minaret à Strasbourg dont il est un ardent défenseur. Dans un communiqué transmis à MAP-Paris, le Conseil régional de culte musulman (CRCM) d'Alsace "condamne avec la plus grande fermeté ces actes inqualifiables", assurant le maire de Strasbourg et l'ensemble des élus de son soutien. "Les commanditaires de ces actes et leurs complices veulent attiser la haine et la discorde entre les citoyens à la veille des élections régionales, ils n'arriveront pas à leur fin", souligne le CRCM Alsace, souhaitant qu'ils soient rapidement arrêtés et traduits devant la justice. De son côté, la Grande Mosquée de Strasbourg dit avoir "appris avec consternation des actes xénophobes et ouvertement racistes dont a été victime le sénateur maire Roland Ries", affirmant qu'elle "condamne vivement ces actes ignobles". "De tels actes visent à créer un climat de haine et atteindre la cohésion et la paix sociale en plein coeur", précise un communiqué de la Grande Mosquée de Strasbourg qui exprime à M. Ries son soutien tout en saluant "son courage politique infaillible". Le maire socialiste a également reçu l'appui de l'ancien maire-adjoint et actuel chef de file de l'opposition à Strasbourg, Robert Grossmann (UMP, droite) qui condamne "avec la plus extrême fermeté cette agression". Dans un communiqué, M. Grossmann dénonce un "acte ignoble et indigne". Pour sa part, la Secrétaire nationale du Parti communiste français (PCF), Mme Marie-George Buffet, a qualifié d'"inacceptable provocation" les slogans islamophobes au domicile du maire socialiste, pointant du doigt le débat sur l'identité nationale qui allait "de dérapage en dérapage" et conduisait "tout droit au naufrage". Le domicile de M. Ries avait été couvert en son absence dans la nuit de samedi à dimanche d'inscriptions comme +Non aux minarets+ et d'insultes à l'adresse du maire. Une croix celtique de 20 cm de circonférence, symbole utilisé par les sympathisants néonazis, ornait également le mur. "C'est la première fois que Roland Ries est ainsi visé, alors qu'il a été premier adjoint et maire pendant douze ans, et qu'il est maire depuis deux ans. Il est surtout ennuyé pour ses voisins", a souligné son directeur de cabinet, Patrick Pincet, faisant savoir que le maire va porter plainte pour injures et se mettre en relation avec son propriétaire qui pourra porter plainte pour dégradation. M. Ries était parmi les premiers à réagir en novembre au référendum suisse interdisant la construction de minarets au niveau des mosquées en affirmant qu'il était "favorable à la construction d'un minaret dans la grande mosquée de Strasbourg, avec l'objectif d'assurer la visibilité, dans la cité, de l'Islam".