Une rencontre-débat sur les réformes nécessaires pour la protection de la liberté de la presse au Maroc a été organisée, vendredi à Rabat, par le Syndicat nationale de la presse marocaine (SNPM), section de Rabat, à la veille de la tenue du conseil national fédéral du syndicat. Cette rencontre a été l'occasion d'échanger les vues et les idées sur les réformes nécessaires pour la révision du code de la presse à la lumière des mutations qu'ont connues la scène nationale et le paysage médiatique, à travers la collecte et la prise en compte des points de vues de professeurs, experts et spécialistes de la chose médiatique au Maroc. Le bâtonnier Abderrahmane Benamrou, s'est arrêté, dans son intervention, sur un ensemble de problématiques liées à la pratique journalistique au Maroc, dont la non-application correcte de certaines dispositions de la loi, la prononciation de sanctions financières sévères en cas de diffamation et la multiplication des peines d'emprisonnement et des amendes, appelant à la suppression ou la définition claire des expressions floues contenues dans le code de la presse. Pour M. Benamrou, le code de la presse ne concerne pas seulement les journalistes, mais la société toute entière, appelant dans ce cadre à la réforme de la loi aux niveaux juridique et judiciaire. L'universitaire Ali Karimi a insisté, pour sa part, sur la nécessité de se dissocier du code pénal, qui renferme des sanctions contre les journalistes, et d'élaborer un nouveau code relatif à l'édition et la publication. Ce code, a-t-il souligné, doit contenir trois volets à savoir, la loi de l'édition et de la publication, la loi de journaliste professionnel et une autre relative au conseil supérieur national de la communication. De son côté, le vice président du Syndicat nationale de la presse marocaine, M. Abdallah Bakkali a mis l'accent sur l'importance d'adopter un arsenal juridique de presse intégral et claire, appelant à l'élaboration d'un code de presse adapté à l'ère actuelle. Les revendications du syndicat, a-t-il rappelé, insistent notamment sur la suppression des peines d'emprisonnement et des articles n'ayant aucune relation avec les affaires de l'édition et de la presse, le rejet des jugements interdisant l'exercice de la profession et la suppression ou la définition claire des expressions imprécises.