Le ministère français des Affaires étrangères a salué, jeudi, la mémoire de l'islamologue Mohamed Arkoun, "intellectuel de grande envergue" et "authentique homme de paix", décédé mardi soir à Paris à l'âge de 82 ans. "Nous avons appris avec une grande tristesse la disparition de Mohamed Arkoun, grand penseur, professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne et l'un des initiateurs du dialogue inter-religieux", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, lors d'un point de presse. Mohamed Arkoun, a-t-il dit, était "un intellectuel de grande envergure, un authentique homme de paix et un passeur entre les cultures, qui a oeuvré pour une meilleure connaissance et une meilleure compréhension entre les religions, en particulier entre l'Islam, le Judaïsme et le Christianisme". "C'était également un homme libre dont la pensée exigeante représente l'Islam des lumières", a-t-il souligné. Après avoir quitté sa Kabylie natale (Algérie), feu Arkoun a fait des études supérieures en France et choisi de s'installer définitivement à Paris, depuis plusieurs décennies, où il a embrassé la carrière universitaire. Professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à l'Université de la Sorbonne (Paris III) depuis 1993, Mohamed Arkoun a à son actif plus d'une quinzaine d'ouvrages dont une somme encyclopédique, sous sa direction, sur l'"Histoire de l'islam et des musulmans en France: Du Moyen-Age à nos jours". Son livre "Humanisme et Islam: Combats et propositions" a été réédité par la maison d'édition marocaine Marsam en 2006. Mohamed Arkoun, qui a développé la discipline "Islamologie appliquée" dans diverses universités européennes et américaines, a formé et initié plusieurs générations d'étudiants à la civilisation arabo-islamique, notamment en France et au Maroc.