L'intellectuel et chercheur algérien, Mohamed Arkoun, a plaidé pour la création d'un Institut d'études historiques et anthropologiques de la religion comparée, dont le siège sera au Maroc. M. Arkoun, qui était l'invité de l'émission "Moubacharatan maakom" (En direct avec vous) diffusée mercredi soir par la chaine de télévision 2M , a formulé le souhait de voir cet institut mis en place au Maroc. La création d'un tel institut "nous empêchera de répéter les idées reçues du passée sans les analyser et les interpréter" et permettra de fonder une "nouvelle vision de toutes les religions" à travers "une étude historique des textes sacrés", a souligné M. Arkoun qui s'exprimait lors de cette émission consacrée à "l'islamophobie ou pourquoi l'Occident craint l'Islam". Pour sa part, le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc, M. Ahmed Abbadi, a souligné l'importance de la science, de la recherche scientifique, du dialogue et de la connaissance de l'autre. M. Abbadi a appelé, dans ce cens, à augmenter le nombre des filières spécialisées en "occidentalisme" dans les pays islamiques, une science qui s'intéresse à l'étude de l'Occident dans ses aspects religieux, législatif, historique, géographique et économique. S'agissant de la relation entre l'Occident et l'Islam, M. Abbadi a cité plusieurs facteurs qui rendent ces relations difficiles telles "l'ignorance des deux parties" et les "réactions déséquilibrées" face à certaines positions. De son côté, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), M. Mohamed Moussaoui, a appelé à déployer plus d'efforts pour faire connaître la religion musulmane et favoriser le dialogue interreligieux. M. Moussaoui a passé en revue plusieurs initiatives menées par le CFCM dans le cadre de la sensibilisation à éviter les profanations des mosquées et des tombes des Musulmans, affirmant que l'Islam devient de plus en plus accepté par les sociétés européennes comme le confirment les sondages réalisés dans ces pays. Le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, M. Driss Yazami, a quant à lui appelé les Musulmans de l'Europe à interagir avec l'autre sans se prendre pour des victimes et à bénéficier des marges de liberté d'exercice de culte dans ces pays. De son côté, Mustapha Bouhandi, professeur à l'Université Hassan II de Casablanca, a souligné la nécessité de mener une campagne pour rectifier certains concepts erronés et dépasser la haine à laquelle incitent certains ouvrages.