L'artiste peintre Abdellah Hariri expose ses dernières créations jusqu'au 13 septembre à la Médiathèque de la Grande Mosquée Hassan II sous le thème évocateur ''Tajalliate''. Dans cet accrochage de Hariri, le regardant est frappé par la prégnance de la couleur qui confirme la nouvelle approche de cet artiste peintre qui tend de plus en plus à minimaliser le signe calligraphique en privilégiant aussi les grands formats. Comme le fait d'ailleurs observer, le critique d'art Rachid Benlabbah qui souligne que ''la couleur est plus autonome et rythmique, le mélange optique auquel procède le peintre enrichit la palette de nuances et de tonalités dont les effets rappellent la peinture italienne renaissante propre au sujet religieux''. Dans cette exposition qui s'inscrit dans le cadre d'un cycle d'activités culturelles et spirituelles programmées durant tout le mois de Ramadan par la Fondation de la Grande Mosquée Hassan II, les tableaux exposés, une dizaine, imprègnent les lieux d'une atmosphère de mystère et d'élévation comme le suggère d'ailleurs le thème qui évoque le soufisme. Néanmoins, la calligraphie qui a permis à cet artiste de maîtriser et de perfectionner le traitement mesuré de la lumière par le noir, demeure présente dans l'œuvre et ce, paradoxalement grâce à son minimalisme. ''La Lettre se fait discrète dans mes nouvelles œuvres, mais je ne l'abandonne pas'', confie-t-il. Né en 1949 à Casablanca, Abdallah Hariri a suivi une longue formation artistique au Maroc et à l'étranger (France, Italie, Pologne) et ce, dans des registres différents comprenant la décoration dans le théâtre et le cinéma, l'architecture ou encore la sculpture. Une formation qui est peut-être derrière son inconstance apparente comme l'illustre son œuvre qui révèle une multiplicité de styles et de travaux exploratoires. Sa première exposition remonte à l'année 1965. Depuis, il a monté des expositions un peu partout au Maroc, en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique.