La 29ème édition du Festival "Art Regadda" qui se tient, du 29 juillet jusqu'au 5 août à Saâdia, se veut un hommage au patrimoine musical de la région de l'Oriental qui se distingue par sa richesse et son originalité. Initiée par l'association "Art Reggada pour le Développement", cette manifestation culturelle constitue également une occasion pour offrir aux estivants de Saâdia, destination très prisée tant par les touristes nationaux qu'étrangers en cette période de l'année, de grands moments de bonheur musical, de partage et de découverte du folklore traditionnel de la région et ses spécificités. La 29ème édition a démarré par la traditionnelle procession de troupes folkloriques locales, véritables gardiens de ce legs exceptionnellement riche, qui ont défilé dans une ambiance bon enfant faite de sons, de couleurs et de danses des reggada sous le regard curieux et admiratif d'un public nombreux. Menés par le ''maalem'' (chef de troupe), musiciens et danseurs alternaient les rythmes et, au grès des applaudissements, marquaient des arrêts pour exécuter d'admirables tableaux artistiques. La soirée d'ouverture a été marquée aussi par des spectacles envoûtants de musique et d'humour donnés au "palais du festival de Saâdia" avec la participation notamment des artistes Cheb Ilyas et Tabli One et de l'humoriste Hamidi qui ont bel et bien subjugués le public présent avec leurs rythmes, leurs danses et leurs paroles, lui donnant ainsi un avant goût du programme concocté par les organisateurs pour cette édition. "Notre objectif est de contribuer, avec le peu de moyens financiers mis à notre disposition, à la promotion et à la valorisation du patrimoine de cette région et la sensibilisation à l'importance de la préservation de cette composante de l'identité culturelle nationale", a déclaré à la Map le directeur du festival, M. Driss Zaki. Cette manifestation est aussi l'occasion de rendre hommage à ces hommes et à ces troupes pour les efforts qu'ils déploient pour préserver ce patrimoine et permettre aux nouvelles générations d'apprécier et de mieux connaître ce genre musical hors pair, qui demeure d'ailleurs une source inépuisable d'inspiration pour les artistes et groupes modernes, a-t-il encore ajouté. "Notre ambition est de créer une école pour enseigner cet art aux jeunes afin d'assurer sa pérennité", a dit M. Zaki qui est également président de l'association "Art Reggada pour le Développement", appelant les différentes parties concernées à contribuer à la concrétisation de ce projet. A l'instar des autres régions du Royaume, l'Oriental s'illustre par sa propre musique, ses propres danses ainsi que par les instruments spécifiques d'accompagnement. La danse la plus populaire de la région est l'aâloui qui est riche en percussion, rythmes et expressions. Elle est exécutée par plusieurs danseurs guidés par un meneur. Ils se tiennent coude à coude, comme soudés les uns aux autres en scandant le rythme de leurs corps. Cela exprime l'unité indissoluble qui devait, autrefois, lier les guerriers entre eux face à l'ennemi. On trouve également L'Aarfa, une musique fortement rythmée par le adjoune (bendir), la ghaïta, le gallal, la tamja (gasba) ou le zamar (sorte de flûte à deux cornes). La danse se caractérise par des mouvements des épaules et par l'usage d'un fusil ou bâton et des frappes de pieds au sol pour symboliser l'appartenance et l'attachement à la terre. Le rôle d'un festival est de mettre en valeur le patrimoine d'une région, ses potentialités naturelles et touristiques, et partant faire de la culture un vecteur de développement, a estimé le président du festival, notant que son association, consciente de l'importance de cette mission, organise une série d'activités artistique, culturelle, sociale et sportive tout au long de l'année, telles que des rencontres poétiques, des actions au profit des personnes démunies, ou encore le marathon des montagnes de Béni Znassen dans la province de Berkane qui recèlent d'énormes potentialités (forêts, grottes, ..). L'association oeuvre également pour la valorisation des produits de terroir, plus particulièrement l'huile d'argan, a-t-il encore ajouté, faisant savoir que la province de Berkane compte quelque 5.000 plantes d'arganier. Ainsi, et en vue d'améliorer les conditions d'extraction de l'huile d'argan et sa mise en bouteille, il sera procédé à la construction d'un local et à l'achat des équipements nécessaires pour les producteurs, a expliqué M. Zaki, précisant que ce projet, d'un coût global de 400.000 dh, sera réalisé dans le cadre d'un partenariat entre l'association (30 pc) et l'Agence de développement de l'Oriental (70 pc).