Le développement des pays méditerranéens et leur intégration économique sont tributaires de la mise en place d'un système de transport efficace à même de promouvoir les échanges commerciaux nord-sud et est-ouest et jeter les bases d'une mobilité durable des marchandises et des personnes, a souligné mardi à Milan (nord de l'Italie) M. Karim Ghellab, ministre de l'équipement et du transport. - Envoyée Spéciale : Amina Benlahsen - Intervenant lors du panel "Infrastructures", organisé dans le cadre du Forum économique et financier pour la Méditerranée ouvert lundi dans la capitale lombarde, M. Ghellab a insisté sur la nécessité de réduire les disparités existant entre les pays des deux rives de la Méditerranée dans le domaine des infrastructures et d'oeuvrer pour le rapprochement entre leurs normes juridiques, affirmant qu'il s'agit là de facteurs essentiels pour cette intégration à laquelle il importe d'accorder une importance extrême. Le ministre a évoqué ensuite l'évolution sensible qu'a connue la coopération euro-méditerranéenne dans le secteur des transports depuis le lancement du processus de Barcelone, particulièrement au cours des dernières années. Il a ainsi cité les réalisations accomplies en matière d'infrastructures et de leur intégration depuis la tenue, en décembre 2005, à Marrakech de la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le transport, se félicitant des pas franchis dans ce domaine et des différentes actions menées pour la mise à niveau et la promotion du secteur. Abordant l'aspect financier, M. Ghellab s'est réjoui de la mise en place du Fonds Inframed en partenariat entre les institutions financières dans les deux rives de la méditerranée. Il a cependant attiré l'attention sur la nécessité d'intensifier les efforts pour la mobilisation des moyens énormes que requiert le financement du réseau du transport méditerranéen, réitérant son appel à la Commission européenne à élaborer un plan de développement de ce réseau à l'image de celui établi pour le réseau européen. S'agissant des efforts menés par les pays du sud de la Méditerranée, le ministre a mis l'accent sur l'action menée par ces derniers pour améliorer leurs propres infrastructures et services de transport conformément aux axes et plans convenus conjointement avec la partie européenne. M. Ghellab a, en particulier, souligné le développement remarquable qu'a connu le secteur des transports au Maroc sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, mettant en exergue le rythme soutenu imprimé à diverses chantiers d'infrastructures et l'effort considérable consenti en matière de réformes et d'amélioration des différents modes de transport. Après avoir évoqué, chiffres à l'appui, l'"évolution fulgurante" qu'ont connus les investissements en infrastructures de transport particulièrement depuis 2003, le ministre a exposé l'action menée par le Royaume dans les domaines du transport autoroutier, ferroviaire et maritime, notamment la réalisation du projet grandiose que constitue le port de Tanger-Med. Il a, par ailleurs, assuré que "le Maroc et l'Espagne continuent à multiplier les efforts pour concrétiser le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar qui représentera le lien physique entre les continents européen et africain". En matière de transport aérien, M. Ghellab s'est notamment réjoui que le Maroc ait été le premier pays de la rive sud et le seul jusqu'à aujourd'hui, à avoir signé un accord Open Sky avec l'Union européenne. Il s'est également félicité du lancement récemment par le Maroc d'une nouvelle stratégie conçue avec le secteur privé qui vise à renforcer la compétitivité logistique du pays, précisant que cette stratégie prévoit en particulier le développement d'un réseau national de zones logistiques sur une superficie globale de 3300 hectares dont 2080 seront achevés en 2015. Avec tous ces projets et réformes et d'autres encore, le Maroc apporte sa contribution décisive à l'avènement d'un système de transport méditerranéen intégré et efficace, a souligné le ministre qui a également insisté sur l'importance tout à fait particulière que revêt la concrétisation de l'initiative des Autoroutes de la Mer (AdM) en Méditerranée prévu dans le cadre du projet Euromed. M. Ghellab a interpellé les participants au panel sur "la grande responsabilité" qui incombe, en ces temps de crise, aux partenaires du nord de la Méditerranée de "poursuivre et augmenter les investissements dans les pays du sud du bassin méditerranéen avec tout ce que cela traduit en termes d'opportunités de croissance, d'expansion et d'amélioration de la compétitivité des entreprises européennes". "Le potentiel de développement réel qui caractérise nos pays peut clairement constituer une bouffée d'oxygène pour l'économie européenne", a-t-il fait remarquer en formant l'espoir que l'Europe saura saisir cette opportunité et la mettre à profit au bénéfice de tous les partenaires dans la région. Outre le thème "Infrastrutures ", deux autres panels au programme du Forum ont été consacrés au "soutien aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises" et à "l'énergie". Ces panels ont été marqués par la participation de plusieurs responsables marocains présents à ce Forum de deux jours initié par l'agence "Promos" de la Chambre de Commerce de Milan avec le concours des ministères italiens des Affaires Etrangères et du Développement économique et la région de Lombardie (nord). Outre M. Karim Ghellab, la partie marocaine à ce Forum était représentée par de hauts responsables d'établissements stratégiques intervenant dans l'activité économique et financière (CDG, Tanger free zone, Agence marocaine de l'énergie solaire, Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics, Nareva Holding, Chambre du commerce, de l'industrie et des services de Tanger). Le Forum, qui est cette année à sa deuxième édition, se positionne comme un rendez-vous privilégié de dialogue et d'analyse. Il se fixe pour mission principale d'identifier les priorités et de proposer de nouvelles solutions de croissance, par la création notamment d'une aire de libre-échange et d'instruments de soutien à la coopération économique entre les Micro, les Petites et les Moyennes Entreprises (PME).